Le mot « loi » vient du latin « lex » qui veut dire lier, ramener à soi, trier, examiner, prendre connaissance (lego). Le mot loi évoque ipso facto la loi de cause a effet, d’action-réaction.
L’existence d’une loi suppose celle d’une inévitable liaison entre deux séries de faits : l’une étant l’ensemble des causes de l’autre qui est l’ensemble de ses effets.
La loi est une formule qui énonce un rapport constant observé entre des phénomènes.
Pour Descartes les lois de la Nature étaient considérées comme des décrets d’une Volonté transcendante, ou comme des règles exprimant la nature profonde des êtres et des choses. Dans « Principes de la Nature » il explique que Dieu maintient toutes les parties de la matière « en la même façon et avec les mêmes lois qu’Il leur a fait observer en leur création… De cela aussi que Dieu n’est point sujet à changer et qu’Il agit toujours de même sorte, nous pouvons parvenir à la connaissance de certaines règles que l’on nomme les » lois de la Nature ».
L’intelligence a besoin d’être nourrie de sensibilité, d’intelligence du cœur ; or ce type de formation est totalement ignoré de notre enseignement laïque national qui ne privilégie que les structures intellectuelles; ces dernières, strictement liées à la matière et à l’existence dans le monde relatif, sont subordonnées à des lois de fixité, d’enracinement, de réduction, de mesure, d’objectivité, d’amour-propre, d’intérêt personnel, d’oppositions, de conflits, de malheur…
L’intelligence dénuée de sensibilité fait d’un homme une apparence d’être humain, un simulacre, une espèce de machine à penser, à calculer, à spéculer, à préméditer, à ourdir … Autrement dit, un homme-machine d’autant plus dangereux que son intelligence est plus vaste et ses pouvoirs plus étendus.
Notre humanité hyper-intellectualisée en est farcie !
La matière n’est qu’une base. Il faut décoller. Un point de départ est toujours nécessaire. Il faut le dépasser ; il existe des niveaux à dépasser : la matière, l’événementiel, la conscience courante ; au sommet se trouve la spiritualité. Une mutation s’élabore à chaque étage.
Les lois du qualitatif sont très différentes de celles du petit monde du quantitatif ; elles n’existent même pour ainsi dire pas ; la qualité ne se circonscrit pas, elle ne se définit pas.
Celui qui ressent que Rembrandt atteint le point culminant de l’intensité spirituelle le perçoit mais ne peut le définir ; ce n’est pas mesurable. L’Esprit est infini. On ne peut enfermer dans des concepts une perception qui se ressent au-delà des mots.
C’est du vécu. L’expérience est intérieure ; la mesure est extérieure. D’un côté la matière n’est que dimensions, poids, force, degré, de l’autre… on ne peut qu’accroître soi-même sa propre qualité pour percevoir davantage de qualité.
Le nombre d’or donne un bel exemple d’équilibre, mais il est froid. La qualité va toujours au-delà, elle ne peut être perceptible à tout le monde. Pour certains la musique n’était que du bruit, qu’il s’agisse de Bach ou de tonitruante musique pop, ou de tam-tam ; leurs qualités de cœur et de pureté d’intention étaient de même niveau…
La symbiose en notre système cérébral procède de toute notre évolution antérieure. Tous les niveaux sont en chacun de nous ; les plus élevés sont potentiels. Nous les couvons, nous les affinons plus ou moins bien, ou pas du tout, à notre gré ; ce sont des étages qui ne se démontent pas, qui ne se calculent pas. C’est tout un organisme dans lequel tout se tient : facultés intellectuelles, facultés intuitives, facultés de conscience et du sens de la vie, facultés spirituelles. Et celui qui prétend calculer son étage, son degré d’avancement… est encore bien bas, car, par cela même, il prouve qu’il n’a rien compris, rien ressenti.
Le spirituel est une fonction naturelle comme la nutrition, la circulation, la respiration, la digestion, à la différence qu’elle est totalement impalpable, invisible, insaisissable. Le spirituel lié au Psychisme Universel est soit endormi en nous, enfoui sous les décombres de notre mentalisme, soit en voie d’intégration, et pour les grands sages : intégré, autrement dit incarné ; l’individu de matière est entré en unification avec le Cosmique.
En 1953, Einstein écrivait : « Il n’est point d’autorité humaine au royaume des chercheurs de la Vérité. Quiconque veut y jouer les censeurs fait tonner le rire des dieux. » Et d’ajouter : « L’humilité est une vertu métaphysique, non philosophique et intellectuelle… »
Spiritualisme
Spiritualité et spiritualisme ne sont pas à confondre.
La spiritualité vraie est un Contact, une Relation, une Communion.
Le spiritualisme, par contre, s’associe à des systèmes de pensées, à des doctrines ; il privilégie la pensée et un certain « matérialisme des mots » tout en s’y opposant en paroles. Il n’est qu’intellectualisme.
Il donne faussement l’impression d’avancer ; il se cantonne trop souvent dans le désir, sinon la prétention ; il est cependant nécessaire de commencer par lui, étant donné notre déformation intellectualiste forcenée, afin de comprendre qu’il faut oser le dépasser, puis agir seul au-delà de la pensée, c’est-à-dire se centrer sur le vide-plein-intérieur que recherchent maintenant les hommes de science scrupuleux et non déformés par le matérialisme. La vraie cible à atteindre réclame une persévérante résolution à la fois placide et inefficiente.
La conception est un second degré qui naît de la perception.
La conception spiritualiste, ne doit donc pas être confondue avec la perception spirituelle qui se vit et non «se pense».
La conception spiritualiste est de la spiritualité pensée ; elle permet l’utilisation du langage qui, évidemment, la déforme ; elle peut alors devenir science-pensée, liée à la science-perçue ; elle donne la possibilité de rapprocher la spiritualité de la science actuelle.
La grande nouveauté, depuis les connaissances nucléaires, sub-nucléaires et des sub-particules, est la liaison qui s’opère automatiquement entre le spirituel et le matériel, ainsi que nous pouvons le constater. La Connaissance doit être fondée sur l’expérimentation personnelle intérieure, surtout pas sur le spiritisme, ni la consultation des voyantes, ni celle des sectes et autres magiciens.
Le chemin de l’éveil
Tout être humain vient au monde avec cette faculté prodigieuse qu’est la Vie. Même s’il est placé dès la naissance dans des conditions difficiles qui menacent son existence, chaque individu aime la vie et souhaite en assurer et en améliorer le déroulement. Il se comporte comme s’il tendait vers un but, cherchant une satisfaction, un épanouissement qui lui est propre. Les mobiles qui sont à la source de son cheminement sont très divers. Pour les uns, ce sera la lutte nécessaire pour survivre, d’autres aux conditions de vie plus faciles seront fascinés par l’attrait des richesses, d’autres encore par une vie étourdissante, par le pouvoir, l’érudition, la célébrité.
Si la vie physique a une importance capitale avec ses conditions d’existence, ce qui en détermine le caractère et le déroulement sont les sentiments, les échanges et les relations avec les autres. Quant à l’intense besoin de vivre de l’être humain, en dehors de son caractère extérieur et social nécessairement passager, que signifie-t-il, sinon celui de s’éveiller et de durer éternellement ? Oui, mais s’éveiller à quoi ?
Toute personne porte en elle une vie « spirituelle » qu’elle aspire aussi à faire vivre d’une manière ou d’une autre, car elle a la conscience de sa fragilité et de la brièveté de son existence.
Prendre le chemin de l’éveil ne va pas être une simple adhésion à un mode de vie et à une religion, ni à une technique ou à un enseignement particulier. Tout ceci reste très restrictif, même si votre esprit se sent en paix ou si des effets se font ressentir. Vous risquez pendant ce temps-là de passer à côté de ce qui est vraiment important. Prendre le chemin de l’éveil n’est pas vous dévoyer de votre chemin d’origine vers une route plus illusoire ou qui convient mieux à votre ego. C’est tout simplement votre vie dans son ensemble, et vous y êtes déjà depuis le début de votre incarnation. L’éveil est une expérience extraordinaire qui va vous permettre de retrouver la personne ordinaire que vous êtes vraiment.
C’est une immense libération et en même temps un renoncement la personne que vous croyez être. C’est la perception directe du sacré dans tout ce que vous vivez sans adhésion particulière à un dogme religieux. Le chemin de l’éveil est celui qui va ouvrir et révéler votre être à l’essentiel (L’essence du Ciel ou Le sens du Ciel), là, tout de suite, dans l’ici et maintenant. Vous êtes sur Terre durant un temps donné pour goûter à la vie dans toute sa nature intime, l’explorer comme un enfant qui découvre son environnement, qui il est et le sens de son existence.
L’être spirituel
« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle. Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »
Pierre Teilhard de Chardin
Spirituel est un terme très employé et valorisé par beaucoup, mais que signifie-t-il vraiment ?
Être spirituel, ne fait nullement référence au terme « religieux » qui dénote l’aspect institutionnel et communautaire, ni aux sectes, ni à quelques groupements que ce soit.
On prône la spiritualité dans sa conception la plus pure et la plus noble, celle qui est inscrite au cœur même de l’être humain, la spiritualité en tant que cheminement intérieur, réveil de l’intelligence consciente de la vie, du bon sens et du discernement que même une personne athée possède en elle.
Au-delà du langage, du rituel, de la religion, le spirituel est avant tout cet espace intime et secret où chacun s’interroge sur sa présence au monde, l’énigme de son existence, le sens de sa vie. Le spirituel est votre identité originelle qui vous relie au sacré. Être spirituel, c’est, tout au long de votre existence, vous révéler par des motivations intérieures et non par des influences de l’environnement ou de la société. C’est naître à votre propre nature, construite uniquement sur l’expérience quotidienne et personnelle, vos ressources potentielles, votre créativité pure. C’est votre besoin de devenir de plus en plus unifié et intégré, de plus en plus conscient de ce que vous êtes et d’aller vers le meilleur de vous-même. La spiritualité vous invite à faire vos propres découvertes, à ouvrir votre cœur et prendre un nouveau départ, le vôtre véritablement pour retrouver l’unité et vous relier à nouveau avec la conscience divine et l’Amour qui nous unit tous. C’est un engagement personnel et responsable vers une union avec l’Universel, le Tout. Dans la nature, la vie se renouvelle de jour en jour, il en est de même dans le domaine spirituel, tout en gardant une fraîcheur, une joie et un amour. Fondamentalement, vous êtes déjà éveillé, mais votre individualité ne l’a peut-être simplement pas encore réalisé.
Alors, comment concrétiser tout ce potentiel spirituel qui est en vous ?
Avant d’emprunter cette voie, il est plus avisé de commencer par faire un nettoyage personnel de vos conflits, de mieux vous connaître et de consolider vos bases. Toutes sortes de problèmes psychologiques peuvent en effet se transposer tels quels dans la vie spirituelle et vous mener à choisir une voie compensatrice qui ne vous permettra pas de changer ni d’avancer vers une réelle ouverture de vie.
Appliquez ces préceptes
Observez quelques préceptes très simples, qui peuvent vous aider dans votre quête, à la seule condition qu’ils aient pour vous aussi une résonance profonde avec votre conception de l’avancement spirituel.
- Agissez au quotidien en toute sincérité et non-jugement envers vous-même et envers les autres.
- Vivez chaque expérience heureuse ou malheureuse en prenant conscience, avec lucidité et humour, de vos faiblesses, manques, fantasmes ou projections.
- Mettez, pas à pas, jour après jour, par un travail intérieur et ce jusqu’au bout de votre existence terrestre, la lumière de la conscience dans vos parties les plus obscures.
- Rompez totalement vos multiples carapaces.
- Maîtrisez vos instincts les plus primaires et ancestraux en vous affranchissant de tous vos conditionnements et de votre devenir personnel purement égocentrique.
- Surmontez tous les obstacles, les douleurs, les remises en question en cherchant toujours le sens en rapport avec le Tout.
- Dépassez vos inquiétudes et faites place uniquement à la confiance.
- Laissez-vous guider par votre Foi en vous et en votre existence, c’est-à-dire croyez sans voir et croyez en agissant : « Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu ». (Jean 20, 29).
- Initiez ce mouvement de votre cœur, la partie la plus profonde de votre être, uniquement vers cette force vitale qui vous anime.
- Ne craignez plus la mort, mais considérez-la comme un simple passage vers un renouveau. Une vie n’est rien. Vous aurez mille et une existences ici ou ailleurs pour vous transformer, apprendre et créer dans la beauté et l’Amour.
La finalité de toutes ces étapes : vous conduire vers le cœur de votre être et sa réunification, vers l’ultime, l’unique Amour pur et inconditionnel de cette conscience infinie, le seul phare qui puisse vous guider vers l’Humanité véritable.
Lorsque vous vous trouverez sur la voie, le bonheur, la santé, la force iront vers un accroissement.
Affirmez votre spiritualité
S’éveiller ne relève donc pas d’une quelconque naïveté ou affectivité, mais au contraire d’une grande écoute attentive et discipline de vie et ce, jour après jour. C’est la force la plus puissante qui existe en vous, non pas pour fuir la réalité existentielle, mais pour accéder à une réalité plus profonde à laquelle l’Esprit de Vérité peut s’ouvrir. S’éveiller ne consiste pas à des envolées irréelles et fantasmagoriques, mais bien à des expériences très concrètes. Plus vous affirmerez votre spiritualité en vous, plus votre vie se simplifiera et s’adoucira sous bien des aspects. L’expérience « d’éveil » est différente pour chaque personne. Certains auront besoin de l’aide d’un ou plusieurs « maître » pour trouver leur propre lumière et entrer dans leur véritable existence pure et sans limites. De toute façon, une fois que vous emprunterez ce chemin, vous rencontrerez les enseignants nécessaires à chaque étape d’évolution. Le but ultime est de savoir avancer seul en toute lucidité, d’être votre propre guide, confiant de ce que vous vivez et d’atteindre ainsi équilibre et harmonie avec la pulsation de la vie. La spiritualité est une démarche avant tout personnelle et ouverte à chacun. L’éveil n’est pas non plus pour demain. C’est pour tous, ici et maintenant. Alors, n’attendez pas d’être noyé dans le plus sombre des désespoirs pour cheminer ainsi. Il n’est jamais trop tard pour naître spirituellement. Si vous cherchez une lanterne pour vous éclairer, lisez les enseignements de toutes les traditions, essayez de comprendre ce que les maîtres entendent par libération de l’esprit. Puis trouvez en vous la patience, l’endurance, la sagesse, le courage et l’humilité de parcourir votre chemin sous un nouveau regard et une nouvelle forme de conscience. Ne craignez pas les obstacles, les difficultés voire les frustrations. Ce ne seront souvent que de simples manifestations émotionnelles de l’ego.
Voici quelques attitudes de pensée et de comportement basiques, à appliquer quotidiennement, qui peuvent vous guider concrètement vers ce cheminement intérieur.
Pratiquez-les régulièrement et vous verrez qu’au-delà de leur évidence apparente, elles vous conduiront, petit à petit, beaucoup plus loin que ce qu’elles semblent exprimer au premier abord.