Ce titre va paraitre incongru à certains lecteurs. A l’approche des vacances, j’ai besoin de souffler quelque peu ! C’est ainsi que je vais élucubrer sur le cas de Nadal qui interpelle nombre de sportifs. Rassurez-vous on va aussi parler de médecine et de chirurgie.

Vainqueur à Roland-Garros pour la 14e fois, l’Espagnol dit avoir eu recours à de nombreuses injections et pris beaucoup d’anti-inflammatoires. Aujourd’hui on envisage une intervention médicale.

On ne sait pas à quel point la route vers le 14e sacre de Rafael Nadal, a été un chemin de croix à la porte d’Auteuil. La souffrance causée à son pied gauche par le syndrome de Müller-Weiss, dont il est victime depuis dix-sept ans, a été un martyre. « Le moment le plus difficile a été après le deuxième match, contre Moutet Je suis arrivé à l’hôtel, je ne pouvais plus marcher. La seule chose à faire était d’endormir le pied avec des injections d’anesthésiant avant chaque match », explique le « monument » aux désormais 22 victoires en Grand Chelem.

Qu’est-ce que le syndrome de Muller-Weiss ?

pied rafael nadal

Ce syndrome est rare et correspond à l’ostéonécrose idiopathique (c’est-à-dire sans cause connue) de l’os naviculaire chez l’adulte. Il touche plus souvent la femme que l’homme et son atteinte est la plupart du temps bilatérale., c’est- à-dire que ce syndrome touche souvent les deux pieds à la fois. Si un seul pied est atteint, il faudrait peut-être envisager un autre diagnostic !

Ce syndrome se traduit par :

  • Douleur située sur le médio-pied ou l’arrière-pied
  • Douleur d’origine mécanique
  • Parfois gonflement de la face dorso-médiale du médio-pied

Le facteur susceptible d’augmenter le risque d’apparition de ce syndrome serait très probablement la répétition de contraintes mécaniques sur l’os naviculaire qui se présente sous forme d’un croissant. Il s’articule avec deux autres os : le cuboïde et le talus. La nature étant bien faite, face à des microtraumatismes, elle « fabrique » de l’arthrose, destinée à protéger les petites articulations. Dans ce cas la scintigraphie osseuse matérialise un aplatissement ou une ostéocondensation de l’os naviculaire.

Le traitement officiel consiste en repos (ce qui ne fut pas le cas), en traitement orthopédique, en chirurgie et systématiquement en anti-inflammatoires (qui vont aggraver le tableau).

L’ostéopathe est inopérant face à l’ostéonécrose du naviculaire : la nécrose est la mort du tissu.

Si Nadal veut continuer, il doit enrayer cette nécrose. Procéder à l’injection d’ozone en un premier temps.

Les injections par radiofréquence pulsée sur les nerfs sont l’équivalent du « pipi de chat ».

Une souffrance insupportable

Cette maladie est mystérieuse, rare et invalidante. « Imaginez qu’à chaque mouvement, vous ressentez un coup de poignard fulgurant au niveau du cou-de- pied, explique le docteur Marc Elkaïm, chirurgien spécialiste du pied. Mes patients qui en souffrent boitent ou marchent avec une canne. C’est miraculeux qu’il puisse jouer avec cette pathologie, miraculeux ! » Le syndrome est incurable. On peut soigner le Majorquin mais ne peut pas le guérir ; « Plus on avance, plus l’os naviculaire se fragmente, poursuit le spécialiste. La forme du pied change et peut s’effondrer. Pour Nadal, la question est de savoir à quel stade de la maladie il est »

Des effets secondaires non négligeables

Durant la quinzaine à Roland Garros, Rafael Nadal a subi d’innombrables infiltrations et s’est bourré d’anti-inflammatoires ; « Par voie buccale car les pommades sont inefficaces, reprend le docteur Marc Elkaïm. Pris à trop forte quantité, les risques sont des insuffisances rénales et des hémorragies digestives. Pour avoir abusé d’infiltrations, le footballeur Bruno Rodriguez a été amputé de la jambe droite. Cela pourrait-il arriver à l’Espagnol ? ». « Nous ne sommes pas dans le même cas, insiste Olivier Rouillon, médecin du Racing 92. Nadal n’a pris aucun risque à ce niveau-là. Un anesthésique local, c’est ce qu’on injecte sur des points de suture. C’est sans risque et sans influence.»

En fin de parcours, le staff médical de Rafa propose l’opération, qui serait la dernière opportunité.

Quel serait l’avis du docteur Marc Elkaïm, chirurgien spécialisé du pied qui reconnait que le syndrome de Müller-Weiss est incurable ? Les médicaments seraient inopérants ; quant aux injections par radiofréquence pulsée. Seule l’opération serait la dernière chance.

Je déconseille toute opération qui serait catastrophique dès lors que le terrain est délabré.

Une chirurgie s’impose-t-elle ?

Prochainement, le roi de la terre va subir, un traitement sur les deux nerfs du pied. L’intervention consiste en des injections par radiofréquence pulsée (avec un courant électrique) pour diminuer la sensation de douleur permanente dans le pied. L’objectif est de désactiver le nerf de façon durable, espère l’Espagnol. « S’il veut avoir une chance de jouer à Wimbledon (27juin-10 juillet), c’est sa seule solution à court terme, explique Olivier Rouillon. Mais il sait qu’il devra être opéré avec une arthrodèse (blocage de l’articulation) et probablement une greffe osseuse. » « Cette technique, par radiofréquence ne lui fera rien, prédit Marc Elkaïm. Il va passer par des soins palliatifs pour calmer la douleur, qui en aucun cas ne le soigneront. Les médicaments ne peuvent rien. Il n’aura pas le choix. L’opération consiste à fixer ensemble des os sus et sous-jacents du pied pour avoir un bloc osseux solide. Les patients passent d’une douleur continue à une vie normale. Souci pour Nadal : la chirurgie le tiendra éloigné des courts entre six et huit mois au minimum. Le jour où il se fera opérer reprend Olivier Rouillon, sa carrière sera sans doute terminée. Est-il prêt à ce sacrifice ? »

Ses injections scandalisent les cyclistes

Le coureur Thibaut Pinot, qui n’a jamais gagné de tour de France, a écrit avec ironie « Les héros d’aujourd’hui… » en commentant la réponse amusée de Rafael Nadal (« C’est mieux que tu ne le saches pas ») à la question « Combien d’injections as-tu reçues pendant le tournoi ? » après sa 14e victoire à Roland-Garros.

Pinot stigmatisait surtout l’emballement autour du tennisman à propos de sa capacité à résister à la douleur d’un pied blessé grâce à la multiplication d’injections d’antidouleurs. Dans le cyclisme, un sport hanté par le spectre du dopage, les injections sont interdites depuis 2011 et les corticoïdes depuis cette année.

« Mais entendre que Nadal est un surhomme parce qu’il se soigne bien et repousse la douleur, ça ne peut que nous rendre amers. Si un cycliste dit qu’il s’est fait piquer trois fois avant une course et qu’il ne sent plus de douleurs dans les jambes, on va dire quoi ? Il y a deux poids, deux mesures. Pour la santé de Nadal, ce n’est pas bon, mais il fait ce qu’il veut. Un coureur qui se ferait piquer par une guêpe pendant le Tour et développerait un œdème devrait abandonner car il n’a pas le droit à la cortisone. Et en face, on voit qu’un mec, aussi fort soit-il, est un héros car il accepte de se faire piquer plusieurs fois avant une finale de Roland- Garros… Pour lui, le double discours est patent. « Quand Nadal dit en conférence de presse : J’attends avec impatience mon médecin, personne ne réagît. »

Nadal est suivi par le même médecin depuis dix- huit ans, parfaitement encadré ; c’est un ultra pro qui n’aurait pas pris le moindre risque. »

Qu’aurais-je fait devant une telle situation ?

J’avoue que je ne connais pas le dossier ni se dispose d’aucune analyse.

D’abord il faut éviter les anti-inflammatoires chimiques qui sont un facteur d’aggravation, ce sont :

  • L’Ibuprofène (Advil, Nurofen, Spedifen)
  • Le Diclofénac (Voltarène)
  • L’aspirine

Mais il y a un autre médicament à éviter à tout prix. C’est le paracétamol (Doliprane, Dafalgan, Efferalgan…).

Quand on prend 2 ou 3 grammes de paracétamol, le foie est en grave danger. Par ailleurs, cet antalgique épuise les réserves de glutathion qui est le « maître des anti-oxydants » : il permet à d’autres vitamines cruciales, telles les vitamines C et E, de jouer pleinement leur rôle.

Tous ces produits allopathiques ont été prescrits larga manu par nos grands experts médicaux lors de la pandémie ; ce qui a généré des conséquences catastrophiques.

Quant à la problématique du pied : c’est une articulation très complexe, dès lors qu’elle est atteinte, elle donne souvent lieu à une algodystrophie qui correspond à un dysfonctionnement du système neuro-végétatif, notamment du système sympathique. L’évolution se fait en deux stades : fluxionnaire et atrophique.

La scintigraphie osseuse permet un diagnostic précoce (hyperfixation au niveau de l’os naviculaire), alors que les radiographies standards ne présentent que des signes tardifs à types de décalcification ou nécrose.

Dans ce type d’atteinte on recourt à la neuralthérapie pour rééquilibrer le système sympathique, couplée à l’acupuncture.

Une médecine de terrain

Les propositions thérapeutiques sont légion :

En premier lieu on peut appliquer l’HE de Gaulthérie couchée (99% de salicylate de méthyle) un antalgique cutané majeur. Ensuite :

  • L’HE de Lentisque pistachier : antalgique et anti-nécrosante.
  • Le bourgeon de sorbier est anti-nécrotique.

Voici une liste de propositions thérapeutiques :

  • Appliquer des aimants.
  • Des compresses chaudes de teinture mère de Calendula.
  • Un cataplasme d’argile blanche (tiède ou chaude).
  • De la mésothérapie : injection locale de produits (ozone).
  • Le port d’orthèse dont le but est d’éviter les déformations des phalanges. Les attelles sont fabriquées sur mesure.
  • Les « blocs » : réalisés par un médecin anesthésiste. Ils permettent de lutter contre la douleur et s’opposent à l’hyperactivité du sympathique. Schématiquement, on favorise une
  • meilleure vascularisation et une meilleure vasodilatation.
  • L’aspect psychologique du patient peut être un facteur déterminant dans l’évolution de l’algodystrophie. En effet, le pied et la main représentent le «garage des angoisses» ; l’algodystrophie s’observe bien plus chez des patients inquiets, intellectualisant avec obsession cette pathologie, stigmatisant les douleurs pour dire : « Regardez comme je souffre ! »

Pour l’aspect psycho-émotionnel : HE de Pruche qui calme les angoisses et restaure un équilibre nerveux.

Quelques gouttes en massage sur le plexus solaire.

L’ozone : un remède miracle

L’ozone est un corps gazeux naturel de l’atmosphère, formé de 3 atomes d’oxygène : il est parmi les agents anti-infectieux et anti-inflammatoire les plus puissants de la nature.

L’ozone injectée régénère les tissus en général et plus précisément les tissus articulaires et les zones traumatisées.

Utilisée en intraveineuse la molécule d’ozone a la capacité d’apporter d’abondantes quantités d’oxygène aux cellules de l’organisme, ce qui favorise l’élimination des toxiques (agents extérieurs d’encrassement) et des toxines (déchets métaboliques cellulaires).

Action anti-inflammatoire : L’ozone induit une diminution de la synthèse des prostaglandines et de divers composants qui favorisent les processus inflammatoires. En réduisant la libération des amines biogènes dans le foyer inflammatoire, l’action anti-inflammatoire de l’ozone est directe.

Action analgésique : l’effet analgésique de l’ozone est obtenu grâce à l’augmentation de l’apport d’oxygène sur les sites d’inflammation. L’oxydation des médiateurs chimiques de la région enflammée aura pour conséquence une diminution de la douleur.

Action immunomodulatrice : L’ozone stimule la synthèse et l’action des cytokines, ces molécules qui jouent un rôle clé dans le processus d’immunisation. Ainsi l’ozone contribue à l’efficacité et au développement du système immunitaire.

Dans toute l’Europe l’ozone est utilisée par voie générale ou locale pour résoudre des problèmes liés à d’importants troubles organiques ou à des dégénérescences graves. J’ai dit partout… sauf en France !

Ainsi ce serait le traitement idoine pour traiter notre cher champion courageux. En Espagne je connais un confrère qui applique cette thérapie inégalable. On peut y ajouter des perfusions de vitamine C (30 grammes).

Des compléments alimentaires

TRICATIONE (silice organique, magnésium marin, vitamine D3, extrait minéral d’eau de mer, huile d’avocat), 2 gélules matin, midi et soir.

Ce produit participe de façon significative à l’incorporation du calcium dans la matrice osseuse.

  • Il favorise la synthèse du collagène et des protéines totales de la substance fondamentale osseuse.
  • Il est indispensable dans toute problématique touchant le domaine osseux (déminéralisation osseuse), articulaire et la physiologie des tissus de soutien (cartilages et tendons).
  • Il réduit les délais de consolidation osseuse et favorise la reprise de la formation osseuse dans les cas difficiles.

VECTOMEGA (EPA, DHA, hydrolysat peptidique) assure la fluidité des membranes et ainsi la communication intercellulaire, 2 fois 2 gélules.

Labo Le Stum, tel : 02 97 88 15 88.

Il m’arrive de recevoir de tous les continents des cas dits incurables (pour la médecine dominante). Notre médecine de terrain (ou globale) a son mot à dire, notamment au niveau des soins palliatifs (ensemble des soins et de l’accompagnement psychologique). Il suffit d’y recourir pour constater les effets inattendus.

Suite à ce tableau kafkaïen, il me reste à terminer par des citations sous forme de « brins de poésie » :

« Je ne souffrais plus du mal que j’avais cru si longtemps inguérissable »

Proust. A la recherche du temps perdu.

« Plus on perd pied plus on relève la tête ».

Gide-journal.

« Et pas un me parlait de lâcher pied, retenue par le spectacle voulant voir jusqu’au bout » ;

Zola-La terre.

« Eh bien, je venais te demander un coup de main. En quelques jours, tu me mettrais ça sur pied, tu me montrerais la tournure (le traitement) qu’il faut prendre ».

Maupassant, Bel Air.

« Je vous prie, Monsieur, de me donner le petit secours que je vous demande, cela me remettra sur pied ».

Molière, l’Avare.

« La médecine dominante, ce n’est pas le pied ! »

J.P.W

Tu vois, Rafa, les poètes français t’encouragent, ne perd pas pied !

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Je me suis permis cette digression exhaustive pour vous expliquer la complexité et les cas de conscience du praticien ou de l’expert face à de telles situations. Dès lors, vous pouvez comprendre le nomadisme médical de tels patients, angoissés par l’absence de solutions. Quant au corps médical il reste à cultiver l’humilité… et apprendre la médecine de terrain. Amen ! Ainsi soit-il !

Dans mon livre « 104 maladies du 21° siècle » Ed. Testez. Vous pouvez trouver les thèmes de l’arthrose, de l’algodystrophie, de l’angoisse, de l’attaque de panique, de la maladie de Dupuytren, de l’épine calcanéenne, de la trousse homéopathique et plus de 100 autres maladies… pour éviter le nomadisme médical.

Belles vacances ! et pratiquez du sport !