Alors que nous sommes en pleine pandémie virale, que vient faire le mufle du clébard (pardon du chien) dans une publication qui se veut scientifique ?

Justement, la référence au rhinencéphale du chien et du chat m’a été d’une grande utilité pour la découverte du mécanisme de la maladie d’Alzheimer. Ne soyez pas pressé ! J’y arrive… Pour cela je fais encore un détour par nos ancêtres. Je prends pour exemple : Neandertal (qui a peuplé l’Europe il y a 300.000 ans), qui face à un milieu hostile devait élaborer des mécanismes de défense. Pour cela il faisait appel à son système olfactif (l’odorat) qui représentait son tout premier sens d’alerte en présence du danger. C’était en quelque sorte son instinct primitif de survie et d’adaptation.

Ce n’est sans doute pas un hasard si au cours de l’évolution, les régions du cortex cérébral ayant conservé une association avec le système olfactif sont les régions phylogénétiquement anciennes comme l’hippocampe et l’amygdale du système limbique dont on sait qu’ils jouent un rôle fondamental dans l’acquisition de la mémoire, l’apprentissage, les aspects émotionnels du comportement ainsi que l’alternance veille sommeil (qui détermine les rythmes biologiques spécifiques de l’activité diurne ou nocturne de l’espèce).

On sait que ces régions du cerveau sont précisément celles qui seront touchées au cours de la maladie d’Alzheimer (MA) ! dès lors que l’on mange cuit.

Hélas pour l’homme, la cuisson qui a permis l’explosion du goût et l’apparition de nouvelles saveurs a court-circuité l’odorat, auquel a succédé le sens gustatif.

Nos mécanismes de défense primitivement dépendants de l’odorat et à l’origine programmés pour notre survie et notre adaptation en milieu hostile sont désormais contrariés du fait d’une alimentation cuite non vivante qui génère le stress oxydant des gènes finalement inaptes à l’exécution de leurs fonctions biologiques. C’est le prix à payer pour l’élimination des substances étrangères : ainsi on n’est plus en mesure d’assurer l’essentiel qui est la lutte pour la survie et l’adaptation, on s’épuise et on risque à tout moment et prématurément d’y laisser sa propre vie

L’homme ne s’est pas adapté à son environnement, il l’a malencontreusement modifié et parfois délibérément façonné à son image, en usant de son extraordinaire intelligence qui est aussi son talon d’Achille. Ainsi, l’effet pervers du progrès scientifique ainsi que de certaines pratiques et habitudes alimentaires, c’est l’apparition de nouvelles molécules non physiologiques pour l’homme et délétères pour sa santé, au point de déstabiliser le génome dénaturant du coup et ce, de génération en génération, l’instinct primitif de conservation, d’adaptation et de survie de l’espèce.

Le rhinencéphale du chien

Le museau ou la truffe de cet animal domestique correspond au nez de l’homme. Cet organe est relié au système olfactif. Rappelons que l’odorat (ou l’olfaction), fait partie de nos cinq sens, les autres étant le toucher, l’ouïe, le goût et la vision. Comme la gustation, c’est un sens chimique qui capte l’information sensorielle transmise par des molécules en suspension. Bien que l’olfaction soit une fonction très primitive, le mécanisme du codage des odeurs commence à livrer ses mystères.

La détection (et la discrimination) des odeurs est une fonction essentielle pour la survie (identification de source de nourriture, de la présence des prédateurs) et la reproduction (identification d’un partenaire sexuel et de sa disponibilité reproductive). On saisit ainsi le rôle de ce système, très complexe, spécialisé dans la détection et l’identification des molécules odorantes en suspension dans l’air, qui a été préservé au cours de la phylogenèse (l’évolution dans le temps), notamment chez l’homme et les mammifères.

L’odorat du chat est bien plus fin que le nôtre mais n’égale pas celui du chien. La muqueuse nasale du chat possède 67 millions de neurorécepteurs olfactifs contre 5 millions seulement chez l’humain, et 50 à 200 millions chez le chien. Un tiers de son cerveau est consacré à l’interprétation des odeurs et leur mémorisation contre 5 % chez l’humain.

Un museau optimisé

Lorsque nous inspirons l’air, ce que nous sentons et que nous respirons fait partie d’un seul et même flux. Le chien dispose d’une membrane à l’intérieur du museau qui permet de séparer le flux d’air, qui se divise en deux : l’un vers les poumons et permet la respiration, et l’autre permet de sentir. Et cela grâce aux muscles de sa truffe qui se contractent et orientent le flux d’air vers le haut dans la zone sensorielle olfactive.

Ensuite lors de l’expiration, le flux d’air s’évacue vers les côtés des narines. Cette dynamique particulière de l’air inspiré et expiré renforce le traitement des odeurs.

Ces canidés peuvent renifler jusqu’à 1 millionième de gramme de TNT. Leur forte sensibilité aux odeurs (de 1.000 à 100.000 fois plus élevée que celle des hommes) est due à la présence de ses millions de neurorécepteurs olfactifs qui tapissent leurs narines. Contrairement à l’homme, l’air se divise en deux parties. Celle dédiée à l’olfaction s’oriente directement sur l’épithélium, recouvert de récepteurs, permettant alors de capter un maximum d’odeurs. Quand l’homme inspire et expire par le même conduit, les chiens, eux, expirent par des fentes situées à côté du museau, créant ainsi des tourbillons d’air qui renforcent l’attraction de nouvelles odeurs dans les narines.

Le chien dispose également d’un autre organe olfactif, l’organe voméro-nasal, ou organe de Jacobson, présent chez tous les mammifères mais qui s’est amoindri chez l’humain. Logé derrière les incisives, au-dessus du voile du palais, cet organe sert à capter les phéromones et a donc une utilité lors du choix d’un partenaire sexuel, par exemple. Selon le Pr Horowitz, le système olfactif permettrait également aux chiens de ressentir nos émotions (tristesse, joie, stress, colère…) et même de détecter des maladies ou une grossesse.

La région du cerveau destinée à l’olfaction est plus développée que chez l’homme : il peut ainsi mémoriser des millions d’odeurs différentes et en tirer tout autant d’informations.

La truffe du chien lui sert de boussole, destinée à assurer l’essentiel, à savoir la lutte pour sa survie, sa reproduction et son adaptation. Il en était de même pour nos ancêtres, dans la période antérieur à la découverte du feu et de la cuisson.

Comment fonctionne l’odorat du chien ?

Ce sens si particulier influence le comportement de l’animal au quotidien et joue un rôle important dans la recherche de la nourriture, lorsqu’il y a une menace ou lorsqu’il cherche à se reproduire.

Le chien dispose de deux moyens de perception des odeurs :

  • la voie nasale est prioritaire, avec la pénétration des molécules odorantes présentes dans l’air que le chien respire et qui traverse ses cavités nasales. Seulement 7 % de l’air inspiré atteint l’appareil olfactif
  • la voie rétro-nasale. Certaines molécules odorantes sont directement transmises à l’appareil olfactif lors de l’expiration, ou en présence de la nourriture ou de l’urine. Lorsque le chien perçoit une odeur, il la renifle en effectuant plusieurs inspirations et expirations rapprochées, ce qui lui permet d’opérer un contact plus important entre les molécules odorantes et la muqueuse olfactive. Ces molécules perçues sont intégrées par les cellules de l’épithélium olfactif ; elles parviennent ensuite aux neurones qui interprètent l’odeur et transmettent le message au cerveau du chien. L’animal est ainsi en capacité d’interpréter ce qui l’entoure ou encore de suivre une piste, qu’elle soit récente, éloignée géographiquement ou vieille de plusieurs jours, c’est mieux qu’un GPS.
    Les vastes capacités olfactives des chiens

Cet odorat surdéveloppé est un sens dont l’homme a su également tirer profit de différentes façons. Il permet au chien :

  • de s’immerger dans son environnement, d’identifier la présence d’autres chiens, d’autres animaux ou des humains ;
  • de s’adonner à la reproduction, dès lors que le chien mâle perçoit l’odeur sécrétée par une femelle en chaleur ;
  • d’influencer son comportement lorsqu’il cherche sa nourriture ;
  • de marquer son territoire, et c’est aussi un moyen de communication important ;

L’odorat puissant des chiens nous est précieux :

  • Pour sauver de personnes en cas de tremblement de terre, d’avalanche ou d’ensevelissement ;
  • Pour rechercher des explosifs ou des drogues ;
  • Pour rechercher une personne disparue.

Des exploits médicaux

Le corps médical devrait se pencher sur les prouesses de diagnostic du chien : chaque jour, on découvre ses capacités exceptionnelles pour identifier des maladies telles que le cancer, mais aussi prévenir une crise imminente d’épilepsie ou d’hypoglycémie. Certains chiens ont en effet la faculté de les identifier environ quinze minutes avant qu’elles ne se manifestent, ce qui permet à leur maître de prendre des dispositions et de prévenir toute aggravation.

Dans le cas des cancers (ovaires, poumons et mélanomes notamment), les chiens peuvent effectuer un diagnostic plus efficace et plus précoce que la médecine.

Dans les EHPAD, la présence de chats ou de chiens apaise les malades de type Alzheimer qui sont agités. Ces personnes, qui ne saisissent plus le sens des mots, sont sollicitées dans leur sensibilité corporelle archaïque. Le contact immédiat, authentique et chaleureux de l’animal les rassure profondément. Leur rythme cardiaque se régule et ils retrouvent de manière éphémère une qualité de contact réelle, voire des bribes de mémoire que l’on croyait définitivement ensevelies par la maladie neurodégénérative. Le chien que l’on caresse favorise des processus de liaisons psychiques qui étaient totalement brouillés. Pour les moins dépendants, l’animal permet de renouer un lien social qui rompt avec la solitude effrayante de l’enfermement du grand âge. Sa chaleur vivifiante met à distance l’angoisse de mort.

Des chiens renifleurs

Des chercheurs finlandais ont déclaré que des chiens peuvent identifier le virus du coronavirus en quelques secondes avec près de 100% de fiabilité. Quatre chiens détecteurs ont commencé à travailler à l’aéroport d’Helsinki, dans le cadre d’un projet pilote. Les chercheurs ont découvert cette méthode alternative peu coûteuse, rapide et efficace. Un chien est capable de détecter la présence du coronavirus en 10 secondes et le processus entier dure moins d’une minute selon Anna Hielm-Bjôrkman de l’Université d’Helsinki, qui supervise ce projet. C’est très prometteur, a-t-elle déclaré. Si cela fonctionne, cela permettrait d’obtenir une bonne méthode de dépistage dans d’autres lieux comme les hôpitaux, les maisons de retraite mais aussi lors d’événements sportifs et culturels.

Après avoir récupéré leurs bagages, il est demandé aux passagers de nettoyer leur peau avec une lingette. Dans un autre espace, le gobelet contenant cette lingette est alors placé à côté d’autres gobelets contenant les odeurs de différents contrôles – et les chiens commencent à les renifler.

Quand les chiens indiquent qu’ils ont détecté le virus – habituellement en aboyant, grattant ou en s’allongeant – on conseille au passager d’effectuer un test standard d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) en utilisant un écouvillon nasal, qui authentifie le verdict des chiens.

Une méthode dont l’efficacité est démontrée

Lors d’essais préliminaires à l’université, les chiens – qui ont été utilisés avec succès pour détecter le cancer ou le diabète – ont été capables d’identifier le virus avec une fiabilité de quasiment 100 %, parfois même plusieurs jours avant qu’un patient ne développe des symptômes.

Les scientifiques ne sont pas encore sûrs des molécules que les chiens reniflent lorsqu’ils détectent le virus. Une étude française publiée en juin 2020 a conclu qu’il y avait des preuves très élevées que l’odeur de la sueur des personnes testées positives à la Covid soit différente de celles qui n’ont pas le virus, et que les chiens sont capables de détecter cette différence.

Les chiens sont aussi capables d’identifier la Covid-19 à partir d’un échantillon moléculaire beaucoup plus petit que les tests PCR, n’ayant besoin que de 10 à 100 molécules pour détecter la présence du virus.

Les autorités de l’aéroport ont déclaré que ce programme sur quatre mois, coûtait 300 000 €, coût bien inférieur à celui des tests en laboratoire.

Les chiens ne semblent pas être facilement infectés par le virus

Bien que le Covid-19 puisse infecter des visons et des chats, les chiens ne semblent pas être facilement infectés par le virus, selon Anna Hielm-Björkman. Et il n’y a aucune preuve qu’ils puissent transmettre le virus aux êtres humains ou à d’autres animaux.

Il semblerait que la France ait été la première à expérimenter sur les chiens et diagnostiquer la présence du Covid-19 ; les résultats positifs atteignaient 95%, un score nettement supérieur aux tests classiques. La France n’aurait pas retenu cette méthode. Allez savoir pourquoi ? Peut-être a-t-on trop de fric à dépenser pour Big Pharma !

Des pays du Moyen Orient ont adopté cette méthode si inattendue (Qatar, Dubaï).

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Certains pourraient me reprocher de ne pas évoquer les chats.

Eventuellement je pourrai rédiger une lettre sur ce petit mammifère domestique, qui présente d’autres qualités et spécificités.

Je dois vous quitter, j’ai d’autres chats à fouetter…