Les virus de saison avaient quasiment disparu. Avec le relâchement des gestes barrière, ils reviennent. La réapparition de la grippe et de la bronchiolite inquiète les médecins.

Nez qui coule, mal de gorge, fatigue… Beaucoup de Français se plaignent de symptômes provoqués par les rhinovirus de l’automne. Une fois n’est pas coutume, on s’en réjouit. Ils sont atteints d’une maladie dont le nom résonne agréablement à nos oreilles : un rhume, c’est tout simplement une banale infection de la rentrée. Une fois la piste du Covid écartée, beaucoup affichent un sentiment de soulagement. Quel bonheur de retrouver les maux « d’avant », encombrants mais bénins ! Pour un peu, on serait content d’avoir chopé une gastro, ou même une grippe.

Disparus l’an dernier, terrassés par les confinements, couvre-feux, masques, gestes barrière ou télétravail, ces microbes reprennent toute leur place, peu à peu abandonnée par leur rival affaibli, le coronavirus. Ils se nourrissent, aussi, du relâchement chez certains Français, heureux de se refaire la bise et d’oublier leur masque au fond de leur poche. Autrement dit, les virus de l’automne signeraient le retour à la «vie normale».

La situation est loin d’être épidémique comme en 2018, mais les maladies saisonnières repartent, tous les virus de la saison sont présents. On retrouve des syndromes digestifs, des gastro-entérites, ou des rhinopharyngites fébriles ou non avec de la toux ou pas. Le contexte infectieux serait supérieur à celle du début d’automne dernier mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions sur le tableau hivernal : il serait totalement inadapté d’avancer des pronostics aujourd’hui. Remarquons que nous n’avons pas eu de grippe l’an passé et que la circulation des virus donne une indication sur l’utilisation des gestes barrière et autres protections.

“Vous les patients qui présentent des symptômes respiratoires sont orientés vers un test. Remarquons que beaucoup de signes cliniques ressemblent à ceux du Covid, En revanche, pour les gastro-entérites, il est inutile de procéder à un dépistage. Dans tous les cas, la plupart des tests reviennent négatifs.

Pour les médecins, l’épidémie de Covid rend difficile une lecture d’ordinaire assez simple pour ces pathologies. En ce moment, même une rhinopharyngite est compliquée à traiter.

Habituellement, pour un enfant qui a le nez qui coule et un peu de fièvre, le médecin traite avec un coup de téléphone, il conseille de lui laver le nez et tout s’arrange. En revanche, s’il est scolarisé, tout est plus difficile…

Le covid et la grippe : deux cousins

Les autotests Covid peuvent apporter une indication aux familles. Pour le reste, à savoir les maladies automnales classiques, le généraliste conseille de consulter selon deux indicateurs ; Il faut consulter son médecin si on est inquiet. La fièvre est un bon marqueur, mais il faut tenir compte de la symptomatologie (ensemble de signes) et pas seulement du chiffre sur le thermomètre.

« Ce qui se passe est assez logique, confirme Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille (Nord). C’est la traduction d’un retour à la vie plus normale. Souvenez-vous, l’automne dernier, la situation était bien différente : nous vivions confinés, sous couvre-feu, avec des cours en distanciel à l’université. » Pourtant, le retour de ces maux est loin d’être surprenant « Septembre est propice à la circulation des virus respiratoires saisonniers ».

Sommes-nous prêts à surmonter la grippe ?

Trop focalisés sur le Covid, a-t-on oublié qu’on pouvait éternuer sans finir confiné ? Ou alors, notre immunité s’est- elle effondrée ? Rappelons qu’une grande partie de la population, protégée par les mesures de lutte anti-Covid, n’a plus été en contact avec les virus habituels. C’est ainsi que beaucoup d’individus n’ont pas pu acquérir un degré d’immunité suffisant.

Dès lors, que se passera-t- il quand certains réapparaîtront ? Les gestes barrière ont fait plier, l’an dernier, le VRS (virus respiratoire syncitial), responsable de la bronchiolite chez les petits. Il n’y a pas eu d’épidémie. Ni même de grippe dans les zones tempérées. Une situation totalement inhabituelle qui montre à quel point la pandémie a bouleversé l’épidémiologie des virus.

Notre organisme, pourrait moins bien résister. Il est possible que cela entraîne une épidémie de grippe de plus forte intensité. C’est une hypothèse. Mais il est possible qu’on ait une déferlante de gastroentérite, bronchiolite, grippe dans les prochains mois.

Quid du virus antigrippal !

Un demi-million d’enfants n’ont pas eu la varicelle depuis le Covid. Et tous les moins de 2 ans n’ont pas été immunisés par le VRS. Auront-ils des formes plus banales ou carabinées ? Qui peut le prédire ? Le vaccin sera-t-il prêt ? L’autre incertitude se porte sur l’efficacité du vaccin contre la grippe, fabriqué six mois à l’avance, à partir des dernières souches qui ont circulé. Comment le mettre au point puisqu’il n’y a pas eu d’épidémie en France ? « Les spécialistes ont quand même pu se baser sur les virus qui avaient circulé en Asie du Sud-Est et en Afrique tropicale, dans les zones où il y a eu de la grippe. Il y a de quoi être inquiet !

La percée du Covid a déséquilibré la temporalité et la virulence des autres virus.

La leçon qu’on peut en tirer, c’est que, une fois la crise sanitaire passée, il faudra continuer à adopter les gestes barrière pour se prémunir des infections respiratoires. De toute façon, on vivra avec les virus !

Autre observation : on n’a jamais vu 2 virus se déployer en même temps avec une exubération carabinée.

La bronchiolite

Attention à ne jamais laisser traîner une infection respiratoire chez le petit enfant !

L’appareil respiratoire du bébé est encore imparfait, fragile, et les maladies infectieuses peuvent laisser des séquelles sous la forme d’une certaine sensibilité bronchique : c’est le cas, entre autres, des infections respiratoires aiguës survenant dans la petite enfance (surtout au cours des six premiers mois).

Il est aujourd’hui de plus en plus fréquent que les enfants de moins de 2 ans développent une bronchiolite, affection particulière due le plus souvent à un virus appelé « virus respiratoire syncytial ». La bronchiolite se déclare par épidémies au cours de l’hiver, le plus souvent dans les collectivités (crèches, garderies). Tout commence par une banale rhinopharyngite à laquelle succèdent des quintes de toux sèche, puis une véritable gêne respiratoire : le rythme de la respiration s’accélère et un sifflement se fait entendre à chaque expiration. La fièvre est rarement élevée, ce qui n’a rien de rassurant.

Conseils

  • Protéger l’enfant contre les sprays et aérosols de maison (insecticides, produits d’entretien), dont les particules restent en suspension dans l’air et risquent d’être inhalées.
  • Humidifier l’atmosphère et aérer la chambre de l’enfant.
  • Traiter au plus vite les rhinopharyngites et les infections ORL.
  • Nettoyer le nez au sérum physiologique et aspirer les sécrétions avec un mouche-bébé.
  • Réhydrater l’enfant en lui donnant fréquemment des biberons d’eau, mais à petites doses.
  • Chez les plus grands, fractionner les repas pour éviter tout risque de reflux susceptible d’être aspiré dans les poumons.

A éviter

  • Ne pas exposer l’enfant à la fumée de cigarette. Fumer dehors !
  • Éviter l’encombrement en plaçant l’enfant en position demi- assise, posture favorisant l’évacuation des sécrétions bronchiques.
  • Ne pas donner de médicaments contre la toux

Traitement

La kinésithérapie respiratoire n’est plus d’actualité. Elle a connu ses beaux jours durant des décennies. Aujourd’hui, on reconnait qu’elle est traumatisante.

Traitement homéopathique

SYMPTOMES REMEDE
Encombrement gênant, difficultés respiratoires, toux grasse Antimonium tartaricum 7 CH, 2 granules, 3 fois par jour.
Encombrement, respiration sifflante, toux spasmodique Ipéca 7 CH, 2 granules, 3 fois par jour.
Toux quinteuse avec glaires filantes en début de nuit et au réveil Coccus cacti 7 CH, 2 granules à chaque accès ou 1 dose le soir en 15CH.
Associer les remèdes de la fièvre  Aconit, Belladonna, Bryonia, Gelsemium
Pyrogenium 7 CH 1 dose par jour, 3 jours de suite.

Huiles essentielles par voie cutanée

  • H.E. Ammi visnaga : 0,5 ml
  • H.E. Ravintsara : 4 ml
  • H.E. Inula graveolens : 0,5 ml
  • H.E. Tanacetum annuum : 1 ml
  • H.E. Aniba rosaeodora : 2 ml
  • H.V Callophylle Inophylle : q.s.p 30 ml

Appliquez 8 gouttes 4 fois par jour sur le thorax pendant 5 jours puis, 30 minutes après l’application, faire de la kiné respiratoire très douce.

Voie rectale :

  • H.E. Inula graveolens : 5 mg
  • H.E. Tanacetum annuum : 5 mg
  • H.E. Fenouil doux : 5 mg
  • H.E. Ravensara aromatica : 20 mg
  • H.E. Myrte vert : 20 mg
  • Whitepsol ou ASB2X QS pour faire 1 suppo de 1g N°xx (=20 suppo)

1 suppo 2 fois par jour pendant 10 jours.

Je traiterai les pathologies de l’hiver dans une prochaine lettre (rhinopharyngite, sinusite, bronchite…).
Portez-vous bien !
Ça commence à cailler ! Prévoir l’achat de passe-montagne.