C’est une bactérie de forme hélicoïdale (d’où son nom) qui infecte la muqueuse gastrique. Elle est décelée chez 20 à 50 % des gens suivant les régions, et elle serait la cause principale des gastrites, des ulcères gastriques et de beaucoup de cancers gastriques.

Causes

Des chercheurs l’ont retrouvée dans l’estomac des Homo sapiens, il y a 58.000 ans. Nous constatons qu’il y a plus de sujets atteints dans le tiers-monde (même des enfants) qu’en Occident. Aux États-Unis, ce sont surtout les personnes âgées qui en sont porteuses (celles de plus de 60 ans) et les gens démunis. La mauvaise hygiène semble la cause la plus probante.

Symptômes

Cette bactérie est généralement asymptomatique au début. Les symptômes seront ensuite ceux de la dyspepsie (mauvaise digestion), de la gastrite ou de l’ulcère de l’estomac. Elle peut provoquer une mauvaise absorption de la vitamine B12 (anémie ferriprive) et des métaplasies intestinales (état précancéreux).

Fréquence

La bactérie Helicobacter pylori touche environ 50 % de la population mondiale.

40% de la population européenne en est atteinte et plus de 80 % dans les pays défavorisés.

On sait maintenant que cette infection s’acquiert dans l’enfance. Dans la très grande majorité des cas, elle devient chronique, s’accompagnant d’une inflammation de la muqueuse gastrique. L’Helicobacter serait ainsi la cause de 90 % de toutes les gastrites chroniques. La transmission est intrafamiliale (mère/ enfant, fratrie) et perdure pendant des décennies, voire toute la vie de la personne infectée. Environ 10 % des personnes infectées développent une maladie ulcéreuse et 1 % un cancer de l’estomac. Ce faible pourcentage fait malgré tout qu’Helicobacter est reconnue comme la première bactérie impliquée dans la genèse d’un cancer, le cancer de l’estomac, deuxième cause de cancers dans le monde, et qui représente 9.000 nouveaux cas par an en France.

Acidité et infection !

Jusqu’en 1982, personne ne pensait qu’une bactérie puisse survivre dans l’estomac compte tenu de l’extrême acidité du milieu. L’Helicobacter pylori vit en effet exclusivement dans l’estomac et c’est le seul organisme connu pouvant survivre dans un environnement aussi acide. En fait, l’Helicobacter pylori sécrète une enzyme (uréase) qui lui permet de survivre aux sucs gastriques en les neutralisant. La bactérie agit alors de deux façons: elle augmente la sécrétion des sucs gastriques et affaiblit la structure de la muqueuse gastroduodénale. Moins protégée, la paroi de l’estomac ou du duodénum est alors attaquée par les sucs gastriques.

Deux chercheurs australiens, Barry Marshall et Robin Warren, ont découvert l’implication directe de cette bactérie qui provoque des pathologies gastriques comme l’ulcère ou le cancer de l’estomac.

Leurs travaux ont permis de réviser les croyances sur l’origine des ulcères. Jusque-là, le consensus voulait qu’une trop grande acidité gastrique, souvent causée par l’anxiété, soit tenue pour responsable de l’apparition de pathologies diverses dont l’ulcère. La découverte de l’origine infectieuse de ces pathologies a bouleversé le traitement de l’ulcère et de certains cancers de l’estomac.

9.000 cas de cancers en France

Si la bactérie est aussi virulente, c’est qu’elle possède une forme hélicoïdale et peut littéralement se visser dans la paroi stomacale afin de la coloniser. L’estomac produit deux substances: l’acide chlorhydrique et la pepsine. Ces substances très irritantes sont normalement tenues à distance de la paroi stomacale par le mucus. Lorsque la bactérie a colonisé l’estomac, l’équilibre est rompu et les pathologies apparaissent lors d’une sécrétion trop grande d’acide ou lors d’une protection insuffisante par le mucus. Si, par ailleurs, la vidange gastrique est ralentie, les lésions de gastrite chronique s’installent, lésant à leur tour les muqueuses, ralentissant le transit et permettant ainsi une réinstallation de la bactérie.

La présence d’Helicobabter Pylori multiplie par trente le risque de cancer de l’estomac et il semblerait que ce cancer ne puisse se développer en son absence.

Les diagnostics classiques

Classiquement une biopsie est pratiquée lors de toute endoscopie pour déterminer la présence éventuelle d’Helicobabter Pylori. Le dépistage par analyse de l’air expiré à l’urée marquée est disponible. Un kit est disponible en pharmacie et est envoyé au laboratoire; il a un intérêt pour contrôler l’efficacité du traitement.

Le dépistage sanguin peut être utile. Malheureusement il reste positif de nombreux mois après l’éradication de l’Helicobabter Pylori et est donc difficile à utiliser.

Une dernière technique de diagnostic d’Helicobabter Pylori est basée sur la mise en évidence dans les selles d’antigènes de ce germe par dosage immunologique. Ce test donne une sensibilité de 96 %, une spécificité de 93 % et des valeurs prédictives positives de 92 % mais n’est pas pratiqué actuellement de manière courante.

Médecine classique

Une trithérapie associant deux antibiotiques et un inhibiteur de la pompe à protons (diminuant la sécrétion acide) pendant quinze jours. Souvent, on est obligé de répéter ce traitement un à deux mois plus tard. Malheureusement, les récidives sont fréquentes malgré les traitements.

Attention aux IPP (Inhibiteurs de la Pompe à Protons). Ils sont inquiétants et ce pour plusieurs raisons:

  • Ils sont souvent prescrits au très long cours (des durées de l’ordre de dix à quinze ans ne sont pas rares dans le traitement du reflux gastro-œsophagien).
  • Leurs effets indésirables sont à la hauteur de leur mode d’action : bloqueurs des canaux potassium… Ils induisent hallucination, dépression, crampes des membres inférieurs, bronchospasme, encéphalopathie (donc possible syndrome convulsif et syndrome confusionnel dont la perte de mémoire).

En privant l’estomac de son extraordinaire acidité (le pH gastrique physiologique normalement compris entre 1 et 2, remonte jusqu’à 5 avec les Inhibiteurs de la Pompe à Protons !).

  • Les Inhibiteurs de la Pompe à Protons inhibent la phase initiale gastrique de la digestion des protéines dévolue au seul acide chlorhydrique et, à un moindre degré, à l’amylase salivaire, ceci avant l’étape suivante des enzymes protéolytiques (protéases) gastriques (encore appelées pepsines). Ces dernières sont d’ailleurs elles-mêmes produites par l’acide chlorhydrique.
  • Les Inhibiteurs de la Pompe à Protons favorisent la prolifération bactérienne et fongique au niveau du grêle par inhibition du captage intestinal de glutamine (première source énergétique du grêle !). Ce défaut de captage intestinal de L-glutamine induit également une carence en glutathion.
  • Les Inhibiteurs de la Pompe à Protons inhibent la sécrétion gastrique de facteur intrinsèque (FI), une glycoprotéine qui permet le transport de la vitamine B12 ou facteur extrinsèque (FE) jusqu’à son site d’absorption au niveau de la partie terminale de l’iléon.
  • Au total, les Inhibiteurs de la Pompe à Protons au long cours sont délétères et pro-oxydants. Il convient donc de les prescrire avec parcimonie et sur une période courte non sans avoir au préalable corrigé le régime alimentaire au minimum en réduisant les apports protéiques notamment les laitages et fromages, viandes, soja, haricots, et gluten (blé, avoine, seigle).
  • À l’évidence, les Inhibiteurs de la Pompe à Protons aggravent la malabsorption intestinale qu’ils sont pourtant censés corriger à l’image de leurs effets indésirables en apparence les moins dangereux: stomatite, candidoses digestives et contre toute attente gastrite (très similaire sans aucun doute aux gastrites «auto »-immunes hypochlorhydnques : en effet, la cible moléculaire des auto-anticorps anti-cellules pariétales gastriques [caractéristiques de ces gastrites] est la même que celle des Inhibiteurs de la Pompe à Protons, c’est-à-dire précisément la pompe à protons).

Traitements naturels

Le jus de canneberge empêche la fixation de l’Helicobacter pylori sur l’estomac. On peut associer la papaye lactofermentée qui soigne l’inflammation gastrique. L’huile essentielle de menthe poivrée (deux gouttes matin et soir sur un peu de miel) est un stimulant de l’estomac, un antispasmodique et un antiseptique (estomac et intestin) apte à neutraliser l’Helicobacter. Des cures de probiotiques pour restaurer une bonne flore intestinale, à raison d’une prise le matin à jeun pendant un mois.

La résine de mastic

C’est un remède naturel utilisé depuis plusieurs centaines d’années et dont la science moderne a montré l’efficacité et l’innocuité. Le mastic (Pistacia lentiscus) est une variété de pistachier qui pousse sur l’île de Chio, en Grèce. La résine de mastic est capable de tuer la bactérie Helicobacter pylori, responsable des gastrites chroniques, des ulcères duodénaux et la genèse du cancer de l’estomac.

Des recherches ont montré que le mastic est cliniquement efficace dans le traitement des ulcères gastriques bénins ainsi que dans celui des ulcères duodénaux. Des chercheurs ont constaté qu’une dose orale de 1 g de résine de mastic par jour pendant une période de deux semaines entraînait un soulagement des symptômes dans 80% des cas, chez des patients avec un ulcère duodénal traité avec la résine de mastic contre 50 % dans le groupe témoin.

Homéopathie

Mercurius solubilis 7 CH, Bismuthum 7 CH, 5 granules matin et soir pendant deux mois.

En crise

Mercurius solubulis 7 CH, remède des muqueuses avec tendance à l’ulcération, langue avec un enduit jaunâtre épais, gardant l’empreinte des dents sur le côté, salivation exagérée, soif intense, tendance aux aphtes et aux angines blanches.

Bismuthum 7 CH, le bismuth classique a été donné avec succès sur l’Helicobacter pylori, mais il est interdit à cause des troubles neurologiques qu’il suscite. Donné à dose homéopathique ; il n’a pas d’inconvénient. Terrain habitue : douleur d’estomac comme des crampes, améliorée en se penchant en arrière, irradiant dans le dos, avec éructations et vomissements, diarrhées, tendance à l’angoisse et l’agitation, aux névralgies alternant avec les gastralgies.

Traitements de fond

Donner 5 granules matin et soir pendant plusieurs mois, ces remèdes de fond correspondants : Arsenicum album 7 CH, Lycopodium clavatum 7 CH, Nux vomica 7 CH.

Les huiles essentielles (HE)

L’éradication de cette bactérie comme moyen de prévention et de traite ment des ulcères et de certains cancers de l’estomac est maintenant une solution que la médecine naturelle peut mettre en œuvre grâce à un protocole phytothérapeutique éprouvé.

Le traitement naturel parvient à prendre en charge différents paramètres: acidité, douleur, neutralisation et éradication de l’Helicobacter et cicatrisation des tissus lésés.

Des inhibiteurs d’Helicobacter pylori, via :

Une inhibition directe où domine l’HE de carotte

HE de :

  • Daucus carota (carotte cultivée)
  • Cinamomum verum, cortex (cannelle de Ceylan)
  • Satureja montana (Sariette des montagnes)
  • Matricaria recutita (matricaire)
  • Citrus auranticum (oranger bigaradier)
  • Mentha spicata (menthe verte)
  • Zingiber officinalis (gingembre)
  • Syzygium aromaticum (giroflier)
  • Mentha arvensis (menthe des champs)

Une inhibition de la croissance bactérienne, grâce aux :

Anthocyanes des baies de myrtilles, Vaccinium Myrtillus

Une inhibition de la toxine Vac A, d’où diminution de l’inflammation, par :

Les polyphénols du Houblon, Humulus lupulus

Une inhibition de l’adhésion de la bactérie sur la muqueuse gastrique, grâce aux :

Polysaccharides des pépins de cassis, Ribes nigrum.

Les pré et probiotiques

Les recherches montrent que le nombre de souches de Helicobacter pylori résistant aux antibiotiques est en augmentation dans le monde. PYLOPASS™ (une marque déposée) offre une autre modalité de gestion qui ne contribue pas au problème de la résistance aux antibiotiques.

Probiotiques HPY est élaboré à partir de PYLOPASS™, une souche brevetée de Lactobacillus reuteri qui offre une nouvelle approche dans le contrôle d’Helicobacter pylori : premier facteur de risques de maladies gastro-intestinales (gastrites chroniques, ulcères gastro-duodénaux et cancers de l’estomac).

PYLOPASS™ est une souche exclusive de Lactobacillus reuteri qui coagrège spécifiquement avec Helicobacter pylori dans l’estomac pour réduire la charge bactérienne diminuant ainsi le risque de développer une gastrite et un ulcère gastroduodénal. Après la coagrégation dans l’estomac, la totalité du coagrégat est excrétée du corps par le tube digestif. PYLOPASS™ se lie spécifiquement à H. Pylori et ne modifie pas la microflore intestinale.

Le réservoir d’H. Pylori chez l’homme ne se limite pas uniquement à l’estomac mais à l’ensemble du tractus digestif, et notamment au niveau de la cavité buccale.

Une étude in vitro menée en 2014 sur Fibregum™ (une fibre prébiotique provenant d’acacias sélectionnés et garantie sans FODMAP) démontre sa capacité à inhiber la formation d’un biofilm bactérien responsable des lésions sur la plaque dentaire, pouvant être induite par l’Helicobacter Pylori.

Fibregum™ agit également comme anti-inflammatoire au niveau des muqueuses de l’estomac et de l’intestin.

Le rapport de consensus 2016 Maastricht sur la gestion de l’infection à H. Pylori a conclu que les prébiotiques et probiotiques sont prometteurs pour réduire les effets secondaires du traitement de H. Pylori.

Prendre probiotiques HPY : 2 gélules (matin et soir aux repas), durant 15 jours. On peut y ajouter deux autres compléments :

  • Curcucétine (contre le stress oxydatif et pour renforcer le système immunitaire intestinal), 1 gélule avant un repas.
  • Perméaregul (pour rétablir l’écosystème intestinal), 1 sachet par jour. Cure de 1 mois.

Ces 3 compléments au labo COPMED.

Ainsi, les huiles essentielles présentent plusieurs actions: anti-infectieuse, anti-spasmodique et cicatrisante.

Le traitement de l’infection se fait classiquement par les huiles essentielles pour lutter contre les bactéries et neutraliser les risques de récidive.

Plusieurs huiles essentielles comme Mentha piperita et Lemongrass ont montré in vitro une inhibition nette de la prolifération de l’Helicobacter pylori.

L’action antispasmodique marquée des huiles essentielles d’Artemisia dranunculus (estragon) et Zingiber officinalis (gingembre) est également précieuse.

On bénéficiera, dans les huiles essentielles riches en aldéhydes – comme Cinamomum zeylanicum (canelle de Ceylan) – ou en sequiterpènes – comme Chamomilla recutita (matricaire) et Zingiber officinalis, d’une action anti-inflammatoire importante qui calmera rapidement les sensations de brûlure dues à un ulcère.

Certaines huiles essentielles riches en monoterpènes, comme Foeniculum vulgare (fenouil) ou Salvia officinalis (sauge officinale), exercent une action cicatrisante et favorisent ainsi, une rapide rémission des tissus gastriques lésés.

Protocole thérapeutique

HE Mentha piperita 25 mg

HE Eugenia caryophyllata 25 mg

HE Artemisia dracunculus 25 mg

Excipient qsp 1 gélule GR N° 2, 60 gélules.

Une gélule après les 2 repas.

En gouttes buvables

HE Mentha piperita 2 ml

HE Origan compact 2 ml

HE Eugenia Zeylanicum (feuilles) 2 ml

HE Lemongrass 2 ml

HE Chamomilla recutita 2 ml

HV Germes de blé 10 ml

15 gouttes trois fois par jour.

Les plantes

Dans le traitement de ces pathologies gastroduodénales, la phytothérapie âtre utile. Certains isoflavones inhibent la croissance de l’Helicobacter pylori. Il s’agit de la luzerne, le Cimifuga, racemosa.

La canneberge exerce une action anti-infectieuse et permet une meilleure absorption des vitamines B12 dans les gastrites atrophiques. Les polysaccharides à haut poids moléculaire de la canneberge inhibent l’adhésion de l’Helicobacter pylori sur le mucus gastrique.

La camomille romaine montre, une diminution nette de la dyspepsie et de l’acidité stomacale. Son action anti-inflammatoire locale est bien connue. Son huile essentielle a montré une inhibition in vitro de l’Helicobacter pylori.

La glycyrrhizine (réglisse) une action anti-inflammatoire, augmente la production de mucus stomacal, le temps de vie des cellules épithéliales de l’estomac et inhibe la sécrétion du pepsinogène. L’acide glycémique bloque partiellement la dégradation des hormones surrénaliennes, notamment du cortisol. De fait, elle prolonge leurs effets biologiques chez l’homme. In vitro, l’extrait hydroalcoolique de réglisse inhibe les souches d’Helicobacter pylori.

Certaines Brassicaceae oleacera, comme le chou ou le brocoli, contienne des glucosinolates qui, sous l’action d’une enzyme, sont transformés en sulforaphane. Cette molécule inhibe la croissance d’Helicobacter pylori, dans huit cas sur dix. L’activité anti-acide de ces légumes disparaît à la cuisson.