Le soleil, très controversé ces dernières années, est indispensable à la vie et en particulier à la synthèse de la vitamine D. C’est un bon moyen naturel et efficace pour lutter contre l’ostéoporose. C’est l’excès de soleil qui peut être nuisible à la santé.

Les ultra-violets présentent des effets sanitaires bénéfiques, mais il y a le revers de la médaille.

En effet, ils accélèrent le vieillissement de la peau (surtout les UVA) et risquent de provoquer des cancers (UVA et UVB confondus). Il faut bien prendre en compte le fait que la peau n’oublie jamais les coups de soleil et les séances de bronzage excessives, et qu’elle risque de nous le rappeler douloureusement plus tard. Pour surveiller ses grains de beauté, il est possible d’utiliser la règle ABCDE : Asymétrie – Bordure encochée, irrégulière – Couleur hétérogène – Diamètre > 6 mm – Evolutivité. On compte quinze milles nouveaux cas de mélanomes en France chaque année. Ce cancer cutané se développe à partir des cellules responsables de la coloration de la peau, appelés mélanocytes. Les rayons UVB et UVA conduisent à l’émission de l’oxygène singulet, un cousin des radicaux libres capables de provoquer des mutations dans les gènes.

Parallèlement, une exposition de 12 jours au soleil produit une baisse de la teneur de la peau en beta-carotène, un des protecteurs contre l’oxygène singulet.

 C’est bon pour le moral

La chimie a sa part de responsabilité : les rayons du soleil stimulent la production d’endorphines, les hormones du bien-être. Autre élément qui contribuerait à nous mettre de bonne humeur : des microparticules contenues dans l’oxygène de l’air, les ions négatifs, agissent sur le niveau de sérotonine. Or ils sont plus actifs par beau temps car les UV accroissent l’ionisation négative de l’air par beau temps. Le pourcentage de personnes réagissant positivement serait de 20 % supérieur.

Autre bienfait qui, passe par l’entrée en scène de la sérotonine. L’hormone de la bonne humeur est en effet également réputée pour nous couper l’envie de grignoter. Et comme son taux grimpe avec l’intensité lumineuse, elle sera d’autant plus active en été.

Ainsi, on est moins tenté de se ruer sur les sucreries et autres viennoiseries.

C’est l’allié de notre cœur

Une exposition de trente minutes par jour aux rayons solaires serait bénéfique pour le cœur. Les Australiens auraient près d’un tiers de maladies cardiaques en moins que les Britanniques. Le docteur Richard Weller, un dermatologue écossais, s’est intéressé aux effets bénéfiques sur la pression sanguine et la dilatation des artères coronaires, dus à l’oxyde nitrique – neurotransmetteur produit en grande partie par la peau, surtout quand il fait soleil. Il a pu établir que la peau produisait de l’oxyde nitrique ; le soleil libère ces stocks en les envoyant dans la circulation sanguine. Des essais ont effectivement permis de montrer une augmentation de l’oxyde nitrique circulant chez les personnes placées sous une lampe UV pendant une durée équivalant à trente minutes de soleil. A mesure que le niveau d’oxyde monte, la pression sanguine diminue légèrement, mais assez pour modifier le taux de maladies. Les dérivés nitrés sont des vasodilatateurs (angine de poitrine).

Le soleil maintient la densité osseuse

C’est prouvé, le calcium n’est d’aucune efficacité sur le squelette sans vitamine D en quantité suffisante pour l’y fixer. Or on n’en trouve pratiquement pas dans les aliments, hormis dans l’huile de foie de morue. En revanche, elle peut être synthétisée par la peau mais, pour cela, le soleil est indispensable. C’est le principe de l’héliothérapie, qui vient du grec Hélios, soleil, et therapeia, traitement.

S’exposer, visage et mains, un quart d’heure par jour suffit à assurer la synthèse interne de vitamine D. A condition, de ne pas s’enduire de crème solaire avant, celle-ci faisant barrière au passage des UV. Cette synthèse cutanée est très variable selon la pigmentation de la peau, elle se fait beaucoup plus vite quand on a la peau claire que foncée. De plus, comme elle diminue avec l’âge, à partir de 60 ans, il faut se supplémenter, ce qui permet de diminuer de 30 % le nombre de fractures du fémur.

Combat l’insomnie

La sécrétion de la mélatonine, hormone du sommeil, commence vers 20 heures, avec un pic la nuit vers 3-4 heures du matin. Alors que le soleil, est couché depuis longtemps à ces heures-là !

Pour passer une bonne nuit, il faut avoir reçu assez de lumière le jour car la fabrication de la mélatonine est déclenchée par la sérotonine qui, pour sa part, est sécrétée en quantité supérieure sous l’effet de la lumière. Un rythme dicté par notre horloge biologique, que connaissent bien les abonnés au décalage horaire : quand on arrive de Montréal ou  Sao Paulo à 9 heures du matin et qu’on tombe de sommeil parce que c’est le milieu de la nuit dans le pays qu’on vient de quitter, il ne faut surtout pas aller se coucher tout de suite, car en s’exposant à la lumière, on remet plus vite son horloge interne à l’heure locale.

Réduit le Psoriasis

Le psoriasis est répandu touchant 2.5% des Français. Typiquement il se présente sous forme de taches érythémato-squameuses. Des plaques de desquamation de taille variable reposent sur un fond rose ou rouge. Au niveau de l’épiderme la couche cornée est très épaissie avec une persistance des noyaux dans les cellules (parakératose). La diététique et la gestion du stress ont des effets favorables en plus des bienfaits du soleil.

C’est une maladie psychosomatique et d’encrassage. Pour 85 % des patients, des expositions très courtes au soleil – mais aussi la Puvathérapie, qui consiste à s’enfermer dans une cabine pour recevoir des rayons ultra- violets A (UVA) sur tout le corps – atténuent les plaques, jusqu’à les faire disparaître. Une exposition régulière de cinq minutes, le matin ou après 17 heures, permet en effet au soleil d’agir comme un immuno-modulateur, en freinant, en quelque sorte, le système immunitaire impliqué dans cette maladie. Le mot «freiner» convient bien puisque, dans le psoriasis, il y a emballement de la production des cellules de l’épiderme, qui mettent trois jours au lieu de trois semaines pour s’accumuler à la surface de la peau. Le soleil agit directement sur leur noyau en freinant leur prolifération.

Du bon usage du soleil

  • La peau des enfants est plus fine et fragile que celle des adultes,
  • Pas d’exposition directe au soleil jusqu’à 2 ans.
  • S’exposer au soleil progressivement et pas trop longtemps,
  • Se protéger avec des vêtements en fibres naturelles si l’on doit rester longtemps en plein soleil,
  • Mettre les crèmes protectrices en diminuant progressivement le degré de protection (l’écran total fragilise la peau en la déshabituant du soleil),
  • Une crème solaire d’indice 30 est suffisante pour une exposition solaire. Avec un indice 30, il faudra 300 minutes pour attraper le coup de soleil que l’on aurait eu en 10 minutes sans protections.
  • Attention à la réverbération (sur l’eau et sur la neige), et aux jours sans soleil, car les rayons passent à travers les nuages,
  • Ne pas dormir au soleil, car le temps d’exposition risque d’être trop long,
  • Protéger les yeux avec les lunettes de soleil, (certaines sécrétions hormonales dépendent de l’intensité lumineuse reçue par les yeux). L’œil est très sensible au soleil. Son exposition répétée aboutit à la cataracte des années plus tard.
  • Attention à la photosensibilisation induite par certains médicaments allopathiques, et les agrumes à forte présence de psoralènes et de furo coumarines.
  • Manger beaucoup de fruits et légumes frais le moins traités possible, riches en vitamines, qui protègent la peau et surtout s’hydrater. (Chez les seniors, les baromètres de la soif n’avertissent plus)

Dr Jean-Pierre Willem

« Je veux être un jeune centenaire »

Edition du Dauphin