Les graves crises affectant le climat, les écosystèmes naturels, la qualité de l’eau, de l’air ou des sols ont des conséquences dramatiques sur la santé physique et mentale de millions de personnes. Les bouleversements climatiques augmentent la mortalité liée aux températures extrêmes, aux pathologies respiratoires, favorisent l’émergence des pathologies tropicales et infectieuses transportées par les moustiques et autres vecteurs, et entraînent des souffrances psychiques liées aux catastrophes et aux conflits climatiques (stress, symptômes d’éco anxiété).
En mai 2018, l’OMS a rappelé que 9 personnes sur 10 respirent un air trop pollué. En Europe, plus de 400.000 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air extérieur ou intérieur (pathologies cardiovasculaires et pulmonaires chroniques inflammatoires et infectieuses, cancer du poumon). Les trois quarts de la population vivent au-dessus des seuils limites autorisés en matière de bruit, de pollution de l’air et de l’eau.
Notre santé et celle de la planète sont liés. Pas de santé humaine sans planète saine. Une synthèse publiée à Harvard compilant plus de 250 études sur 25 ans montre que la présence et la fréquentation de la nature réduisent les risques de maladies respiratoires chroniques, du diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires, de l’obésité, renforcent l’immunité naturelle, luttent contre le stress, la dépression, les états anxieux.
Aujourd’hui nous n’avons plus le choix, il faut faire un retour à la Nature et prendre en considération le monde végétal et plus particulièrement les arbres dont l’étude réserve bien des surprises.
Les arbres portent un message
La déforestation record qu’a connue, l’Amazonie, les incendies spectaculaires qui ont défiguré la Californie, la Bolivie et l’Australie – toutes ces forêts parties en fumée ont fait l’effet d’un électrochoc, une nécessaire piqûre de rappel : les arbres sont venus nous rappeler à quel point les forêts sont notre bien commun. Et à quel point nous sommes attachés aux arbres. C’est à cet attachement, ce lien intime qui nous lie aux arbres, que je réserve cette Newsletter.
Mes points de départ, mes axes de réflexion ? Les livres de Peter Wohlleben, l’homme qui écoute les arbres (auteur notamment de La Vie secrète des arbres) de Richard Powers (L’Arbre- monde) et de David Haskell (Un an dans la vie d’une forêt),
« Le bélombra, le caroubier, l’incienso, la coronille, le chêne, ces arbres centenaires voient les gens passer, voient les gens changer, voient les gens se brouiller, se quereller et se réconcilier, voient les gens mourir. Eux, en revanche, ne meurent pas, ne fatiguent pas, ne s’effondrent pas. Ils semblent immortels« , écrit Jaime Bayly, l’écrivain péruvien.
Au-delà de leur impact sur l’environnement, les arbres sont des modèles de sagesse et de sérénité, comme le souligne Jaime Bayly.
Des travaux scientifiques récents, comme ceux de Suzanne Simard, ont également changé notre regard sur les arbres, en montrant que le monde végétal était doté d’une certaine intelligence.
Cette chercheuse canadienne explique comment les arbres communiquent entre eux. « La meilleure preuve que nous ayons de l’existence d’une conscience de soi chez les plantes est la reconnaissance de la parenté. Les vieux arbres reconnaissent les jeunes plants qui sont issus de leurs graines. » Ce ne sont pas des créatures insensibles, ils communiquent entre eux.
Pour certaines personnes, prendre soin des arbres aide à les guérir ; pour d’autres, ils présentent en plus une dimension sacrée.
Comment les arbres communiquent entre eux
Les arbres adaptent leur comportement en fonction des signaux qu’ils perçoivent selon la chercheuse Suzanne Simard. « Lorsque nous nous promenons en forêt, nous voyons les troncs des arbres, et leurs frondaisons. Les racines qui affleurent le sol et tracent des dessins dans le lit de feuilles mortes attirent également le regard, mais il est rare que nous nous représentions l’ensemble de leur réseau, qui peut s’étendre aussi loin et profond sous terre que les branches vers le ciel. Le mycélium (l’appareil végétatif), passe complètement sous notre radar, sauf lorsque des champignons en émergent. C’est ainsi que nous les considérons comme des individus isolés plutôt que comme les organes de fructification d’un vaste système végétal souterrain entremêlé avec les racines des arbres. Le monde du dessous ne serait-il pas aussi riche que celui du dessus ! »
Suzanne Simard, étudie depuis vingt ans cet univers souterrain bien mystérieux. Elle est spécialiste des mycorhizes, qui résultent de la symbiose entre un champignon inférieur et les racines d’un arbre (chêne, hêtre) qui permet aux plantes d’absorber plus facilement les éléments nutritifs contenus dans le sol. Par ailleurs les mycorhizes relient les arbres non seulement au sol mais aussi entre eux. Ses recherches ont ensuite montré que les arbres connectés par les mycorhizes forment des communautés avec, en leur centre, des individus que le monde scientifique appelle “arbres mères”. Ces communautés sont à leur tour reliées les unes aux autres, et échangent des nutriments et de l’eau par un réseau qui « vibre », littéralement, et englobe non seulement les arbres, mais toutes les formes de vie qui composent une forêt.
Cette découverte pourrait changer notre compréhension de l’écosystème forestier, ce qui peut être difficile à concevoir mentalement. Les plantes ne sont pas censées être intelligentes, du moins selon le concept de la « pensée occidentale ». Essayer de définir le comportement des plantes en fonction de notre conception restreinte du monde pourrait nous faire douter de leur forme spécifique d’intelligence. Cette approche innovante ouvre un débat riche et passionnant auquel il sera impossible d’apporter une conclusion avant d’avoir fait de nombreuses recherches complémentaires.
« On pourrait imaginer enchaine Suzanne Simard, que les systèmes racinaires et les réseaux mycorhiziens qui relient ces systèmes entre eux ont la même structure que nos réseaux neuronaux et se comportent de la même façon. Par ailleurs, dans notre cerveau, ce réseau neuronal rejoint le concept d’intelligence.
Le fait qu’il existe dans chaque arbre et entre les arbres des réseaux aux fonctions similaires à celles des réseaux neuronaux du cerveau humain est tout à fait extraordinaire, cette aptitude pourrait dépasser l’entendement. Pour ce qui est de notre cerveau, on sait qu’il se passe quelque chose dans l’architecture de ses réseaux à l’origine de la cognition qui regroupe la perception, la mémoire et l’émotion. Aurait-on observé des phénomènes analogues chez les plantes ? »
Rappelons que chez l’homme l’acétylcholine, assure la communication entre les différents neurones ; quand ce neurotransmetteur est neutralisé pour diverses raisons, le cerveau devient « inopérant » et la maladie d’Alzheimer survient. Ainsi la Nature serait une merveille qui veille sur les humains ; elle « met à notre disposition » l’huile essentielle de romarin qui restaure l’acétylcholine et la mémoire. La boucle est bouclée…
Suzanne Simard conserve le terme « intelligence » dans ses travaux dès lors que la science l’applique à certaines structures et fonctions. L’existence d’un réseau de type neuronal, la capacité de communiquer, de percevoir et de recevoir des signaux et des informations, de modifier son comportement en fonction de ce qui a été perçu, la capacité d’apprendre et d’agir différemment dans une situation qui se reproduit sont autant de signes d’intelligence. Lorsqu’on étudie un arbre ou une forêt, on est attentif à ces signes. Peut-on parler d’intelligence pour les arbres ? Ils en possèdent toutes les structures, les capacités et les comportements.
Les sociétés traditionnelles ont observé depuis longtemps que les plantes communiquent entre elles. Et les scientifiques l’ont constaté aussi, notamment quand on peut sentir l’odeur des composés organiques émis dans l’air par une forêt lorsqu’elle est attaquée. Tous les végétaux et animaux perçoivent ces signaux, et ils changent leur comportement en conséquence.
Aborder ce fait de façon scientifique nous fait simplement prendre conscience que les plantes communiquent, tout comme nous autres êtres humains. Seulement elles ne le font pas avec des sons, bien que certains chercheurs aient constaté que les arbres émettent beaucoup de sons que nous n’entendons pas. Ces ondes acoustiques pourraient faire partie de leur mode de communication. C’est ainsi que les acacias grignotés par les girafes manifestent leur agression par des signaux sonores, sous forme de vibrations acoustiques.
Les cernes enregistrent le passé
« Les arbres sont, semble-t-il, des appareils enregistreurs géants, écrit le New York Times. Ils contiennent des informations sur le climat, les civilisations, les écosystèmes et même les événements galactiques du passé qui remontent pour beaucoup à plusieurs milliers d’années. » Toutes ces données sont enregistrées dans les anneaux de croissance que les troncs d’arbre produisent chaque année. Ce qui en fait de véritables marqueurs pour les scientifiques qui savent les décrypter. Cette science s’appelle la dendrochronologie, « une méthode utilisée dans toutes les disciplines, comme la climatologie et l’histoire de l’art, et même pour calibrer les mesures de datation au carbone 14. A mesure que nous collectons de nouvelles données sur les arbres, nous obtenons une image de plus en plus détaillée des liens entre le climat, les écosystèmes et notre civilisation« , souligne le New York Times.
Lorsqu’on regarde les anneaux de croissance d’un arbre, on constate que les échanges avec les jeunes plants ont influé sur son développement ; ils déterminent la quantité d’eau et d’éléments nutritifs que l’arbre a absorbés. On peut reconstituer son histoire et affirmer que « tel arbre est mort cette année-là ” Les arbres peuvent même compartimenter ces réponses dans certaines parties de leur tronc. D’autres plantes ont d’autres façons de procéder, mais chez tous les arbres, les souvenirs se logent dans leurs cernes. Les conifères gardent également leurs souvenirs dans la composition chimique de leurs aiguilles. Un arbre persistant s’accroche à ses aiguilles pendant cinq à dix ans.
Liens intimes entre « arbres mères » et leurs rejetons
La meilleure preuve que nous ayons de l’existence d’une conscience de soi chez les plantes est la reconnaissance de la parenté. Les vieux arbres identifient les jeunes plants qui sont issus de leurs graines. Le mécanisme est difficile à décomposer, c’est ainsi qu’il se produit des échanges très complexes par exemple entre les champignons associés à ces arbres. Ainsi les vieux arbres peuvent changer de comportement pour avantager les membres de leur famille. Le parent « avantagé » est plus fort et grandit mieux. Un « arbre mère » peut également « tuer » ses propres rejetons si l’endroit où ils poussent ne convient pas.
L’arbre au secours de l’homme
Les arbres offrent la plus belle pharmacopée. Du reste 60% de notre thérapie chimique est issue du monde végétal. Malheureusement leur synthèse a détruit la plupart des principes actifs et notre organisme les considère comme des éléments étrangers et agressifs, ce qui donne lieu à une agression au niveau de notre intestin et cette dysbiose épuise notre immunité.
Il n’est pas de même avec les parties végétales des arbres qui sont autant de remèdes naturels pour l’ensemble de nos maux.
Des arbres mythiques
Ceux qui cherchent la fontaine de jouvence devraient se tourner vers les arbres. Et en particulier vers le séquoia, le Ginkgo biloba, le baobab ou notre vieux chêne.
Des scientifiques ont examiné des spécimens âgés de quelque 5000 ans et ont découvert que leurs tissus vasculaires fonctionnaient tout aussi bien que ceux de jeunes plants. « Cet arbre peut mourir, abattu à coups de hache ou touché par la foudre, reconnaît la MIT Technology Review, mais lorsque rien ne vient les déranger, ces arbres ne tombent pas d’eux-mêmes parce qu’ils deviennent vieux. » Le secret de sa longévité reste un mystère.
Le baobab
Le baobab d’Afrique (Adansonia digitata) est l’arbre le plus caractéristique d’Afrique. La multiplicité de ses usages (alimentaire, médicinal…) en fait l’une des espèces les plus précieuses du Sahel.
Souvent plus large que haut, avec des branches ressemblant à des racines, et largement dépourvus de feuilles pendant une grande partie de l’année, l’arbre le plus célèbre d’Afrique, le baobab, aussi appelé par les Africains « l’arbre magique », « l’arbre pharmacien », « l’arbre de la vie » ou encore « l’arbre sans dessus dessous », semble mériter l’ensemble de tous ces surnoms.
Le baobab, l’arbre le plus facilement reconnaissable dans les savanes africaines, est présent dans la plupart des régions subhumides à semi- arides au sud du Sahara. Il est présent dans 31 pays africains dans les régions les plus sèches du Sud Sahara jusqu’aux forêts de Madagascar. Il tient une place prépondérante dans les cultures et les croyances autochtones.
Cet arbre a toujours frappé l’imagination pour sa forme grotesque et sa grosseur. Il est considéré comme arbre sacré dans de nombreux villages.
Toutes les parties de la plante sont utilisées. Les tradipraticiens connaissent ses vertus antidiarrhéiques, antirachitiques, anti-inflammatoires, etc.
Les feuilles contiennent un pourcentage élevé de calcium utile à l’alimentation et un abondant mucilage qui gonfle dans l’eau et permet une meilleure digestion. On l’ajoute au couscous de mil au Mali et au Burkina-Faso.
De nombreux mythes et légendes qui hantent la société sénégalaise sacralisent le baobab. Il a inspiré les poètes, les écrivains, les peintres, les photographes, les scientifiques, les médecins…Le baobab est l’un des arbres les plus utiles du Sahel, ce qui lui vaut traditionnellement la protection et la vénération de la population.
Le Ginkgo biloba
C’est la plus vieille espèce d’arbre que l’on trouve sur Terre.
Le Ginkgo biloba, « l’arbre aux 40 écus », qualifié de fossile vivant est un vestige de la végétation qui a nourri les dinosaures. On considère cet arbre comme étant l’intermédiaire entre les fougères et les conifères. L’espèce, auparavant très répandue sur la terre, au climat tempéré humide est vieille de 270 millions d’années.
Son berceau est très localisé, il se situe en Chine. Considéré comme vénérable par les bouddhistes, et producteur de fruits consommables, il a été cultivé en Asie, puis dans le monde entier. Le Ginkgo biloba, outre son élégance naturelle qui en fait un bel arbre ornemental, est solide : il a traversé les âges et a même survécu à la bombe atomique au Japon.
Description de l’arbre aux 40 écus
Ses délicates feuilles en forme d’éventails fendus sont d’un jaune éclatant à l’automne, donnant l’impression que l’arbre est en fleur (alors qu’il n’en produit pas). Ses ovules, improprement appelés « fruits » lorsqu’ils sont frais et « graines » une fois séchés, sont comestibles et auraient des vertus aphrodisiaques. Le Ginkgo biloba est à bien des titres une plante exceptionnelle. Il représente à lui seul une espèce, un genre, une famille, un ordre et une classe botanique tout entière. Il est ainsi le dernier représentant de la division des Ginkgo-phyta, apparus il y a 270 millions d’années. Comme son apparence a très peu évolué depuis ces temps reculés, on le qualifie souvent de relique ou de «fossile vivant».
Il doit très certainement sa capacité à traverser les âges à sa très grande résilience individuelle, comme en témoigne cette histoire devenue célèbre et racontée en 2012 par Jocelyne Trémouillaux-Guiller, professeur de biologie à Tours, « À la fin de la seconde guerre mondiale, le 6 août 1945, une bombe atomique est lâchée sur la ville d’Hiroshima au Japon. A un kilomètre de l’épicentre, un vieil arbre se dresse près du temple d’Housenbou. L’édifice est détruit, l’arbre est calciné, tout est mort. Un an plus tard, aucune vie ne reprend sur cette terre irradiée, hormis une petite pousse qui sort du sol à partir de la souche de l’arbre. De cette petite branche, un arbre renaît de ses cendres sans malformation apparente. » Il s’agit évidemment d’un Gingko biloba.
Certains spécimens peuvent ainsi vivre très vieux, peut-être plus de 3 000 ans ! Quel est le secret d’une telle longévité ? Une équipe de chercheurs chinois, s’est penchée sur le métabolisme de plusieurs dizaines d’arbres pour tenter d’identifier une transformation métabolique liée à l’âge. « Il semble y avoir une forme d’équilibre entre la croissance de la plante et sa résistance aux agressions extérieures », décrypte Yoan Coudert, chercheur au Laboratoire reproduction et développement des plantes, à Lyon. « Les gènes associés à la prolifération cellulaire sont moins exprimés chez les individus âgés, à la différence de ceux, codant la synthèse de métabolites secondaires, qui confèrent une résistance aux pathogènes. » Autrement dit, les vieux arbres privilégient leur « système immunitaire » à leur croissance. Il est tentant d’y voir, par anthropomorphisme, une forme de sagesse.
Son taux de croissance diminue progressivement jusqu’à 200 ans, puis se stabilise.
Les ressources naturelles du Ginkgo biloba
Cet arbre est très utilisé en phytothérapie depuis des millénaires dans la médecine traditionnelle chinoise. Aujourd’hui, reconnu pour ses qualités médicinales, il continue à faire l’objet de recherches scientifiques. Il est cultivé surtout pour ses feuilles dont les indications thérapeutiques sont nombreuses et essentiellement en rapport avec son efficacité en matière de circulation artérioveineuse, autant au niveau cérébral que général : perte de l’audition, vertiges, baisse de la vision, dégénérescence maculaire, bourdonnements d’oreilles (acouphènes), maux de tête, troubles de l’érection, jambes lourdes ou fatiguées, troubles menstruels, etc.
Au niveau du cerveau, son efficacité n’est plus à démontrer. Il améliore la vigilance des personnes âgées, les troubles fonctionnels comme les vertiges et les maux de tête, mais surtout les symptômes de la démence sénile et de la maladie d’Alzheimer à son début.
Par ailleurs, le Ginkgo biloba assure l’oxygénation dans les tissus périphériques et la perméabilité, lui permettant de pénétrer dans tous les petits vaisseaux.
Enfin, le ginkgo biloba est un excellent antioxydant, une autre manière de protéger notre cerveau de l’agression des radicaux libres.
Le Séquoia géant
Comme son nom l’indique, cet arbre est un géant de 100 à 120 mètres de haut, capable de vivre plusieurs milliers d’années. Son port est massif, conique, non en pointe mais arrondi, analogue à un phallus dressé.
À l’état naturel, on ne trouve des séquoias géants que sur le versant occidental de la Sierra Nevada, en Californie. La découverte de fossiles a permis d’établir que les séquoias géants étaient largement répandus en Europe et en Amérique du Nord pendant le Jurassique et le Crétacé, il y a environ 200 millions d’années. C’est au XIXe siècle que des graines de cette espèce ont fait leur apparition en Europe.
Son utilité thérapeutique
Cet arbre magnifiquement dressé vers le ciel et fascinant par sa majesté et sa hauteur aurait de quoi rendre symboliquement jaloux de la virilité de plus d’un homme ! Toute son action est sous- tendue par cette métaphore. C’est le bourgeon princeps de l’homme s’éloignant dangereusement de sa date de naissance. Sequoia est le bourgeon « anti-âge » chez l’homme.
Son action principale et remarquable se situe au niveau du système nerveux et glandulaire. Considéré comme un anti sénescent masculin, il contribue à un apport de jeunesse et procure une nette sensation de bien-être.
Le séquoia est un tonique sexuel car il rééquilibre la spermatogenèse, il stimule l’immunité et freine le vieillissement tant au niveau sexuel que général. Par sa mobilisation endocrinienne, il exerce un effet tonique au niveau intellectuel (cerveau âgé) et présente une action eutrophique générale. Son action est lente mais profonde.
Associé à Quercus pedonculata (le chêne), il protège le cerveau âgé des effets du temps. L’association Quercus et Sequoia devient l’élixir de jouvence des messieurs.
Le Chêne
Arbre sacré dans plusieurs civilisations (celte, romaine, germanique), le chêne est aux arbres ce que le lion est aux animaux. C’est le roi de la forêt, symbole de force et de dureté. Relié à Zeus (Apollon) dans la mythologie, il possède un long passé historique et culturel.
Le chêne a une durée de vie exceptionnelle, on dit qu’il y a des chênes vieux de 2.000 ans.
De la plus haute Antiquité jusqu’au Moyen Age, ce fut l’arbre sacré. Il était consacré à Jupiter par les Grecs et les Romains et les oracles se rendaient auprès du tronc des chênes, en interprétant les sons produits par le vent dans les branches et le feuillage.
Les Gaulois le vénéraient, les druides lui devaient leur nom (« deru », chêne). Saint-Louis rendait la justice sous un chêne dans le bois de Vincennes… et sans doute pas par hasard… Jeanne d’Arc entendit « ses voix pour la première fois alors qu’elle se trouvait sous un chêne ».
Son taux de croissance diminue progressivement jusqu’à 200 ans puis se stabilise.
Le secret de la longévité
Il possède par rapport aux autres plantes deux fois plus de gènes lui permettant d’interagir avec les microorganismes de son environnement, les arbres séculaires se serviraient de plus en plus en vieillissant de leur arsenal « immunitaire ». Au moins sur le plan collectif ; « il y a dix fois plus de variabilité génétique entre deux arbres d’une même espèce et d’une même forêt, qu’entre deux êtres humains choisis au hasard sur la planète » raconte Christophe Plomion.
Inversement, des arbres d’espèces différentes peuvent être réunis par la fusion de leurs racines (l’anastomose). Et que dire des arbres qui poussent à partir de la racine d’un individu existant (ce qu’on appelle un drageon) ? S’agit-il du même individu ? Est-ce un bébé ou un ancêtre ? La longévité d’un arbre est-elle une notion qui a vraiment un sens ? La notion d’arbre elle-même, finalement, résiste encore et toujours aux tentatives de la définir rigoureusement. « Qu’est-ce qu’un arbre, quand un arbre est en réalité plusieurs ? », résumait joliment Jacques Tassin, chercheur en écologie forestière au Cirad.
Les propriété médicinales du chêne
Les propriétés du bourgeon de chêne sont surtout orientées vers le système nerveux et glandulaire. C’est un tonique sexuel recommandé dans la frigidité (souvent d’origine psychologique) ; il stimule la production de testostérone et de ce fait, l’activité des testicules. Il est donc utile dans la sénescence masculine, l’asthénie sexuelle, la fatigue, le surmenage.
Actif sur les glandes corticosurrénales, il présente des propriétés cortisone- like.
Le gland pulvérisé entre dans le racahout, sorte de farine alimentaire en usage chez les Arabes.
Maintenant… un conseil… ce rituel réussit à 100% :
Appuyez-vous de dos le long du tronc d’un chêne et essayez de faire le vide dans votre esprit. Ne pensez à rien… Au bout d’un temps relativement court, vous sentirez une vigueur nouvelle entrer en vous. Certains se moqueront… D’autres ne croiront pas… Essayez, cela ne coûte rien… et vous parlerez ensuite des résultats…
L’impact bénéfique des « bains de forêt »
Né au Japon, le shinrin yoku (ou bain de forêt) serait source, de nombreux bienfaits.
En prenant le temps de se promener en forêt, on fait d’abord baisser son taux de cortisol, l’hormone du stress. Vecteurs de calme et d’équilibre, l’ambiance campagne et les arbres agissent directement sur le moral, mais également sur l’organisme grâce aux phytocides, des molécules qu’on absorbe par la peau et les voies respiratoires. Une immersion dans la forêt offre des effets bénéfiques sur les défenses immunitaires en augmentant le taux de lymphocytes NK.
Une méta-analyse condensant 143 études menées auprès de 290 millions de personnes a montré qu’être exposé aux espaces verts permet de réduire l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type2.
Quand les poètes glorifient le monde végétal
“Avec les arbres, la terre s’efforce de parler au ciel qui écoute.” Rabindranath Tagore
“Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier.” Martin Luther
“Le monde d’aujourd’hui a perdu ses racines. C’est une grande forêt où les arbres seraient plantés la tête en bas. Leurs racines gesticulent furieusement en l’air et elles se dessèchent.” Anaïs Nin, LES CHAMBRES DU CŒUR
“Je crois que je ne verrai jamais un poème aussi beau qu’un arbre / Un poème dont la bouche affamée est collée au sein généreux de la Terre / Un arbre qui regarde Dieu du matin jusqu’au soir / Et qui lève ses bras feuillus pour prier / Un arbre qui en été peut porter un nid de rouges- gorges dans ses cheveux, qui l’hiver a accueilli la neige sur sa poitrine / Un être qui vit intimement avec la pluie.” Joyce Kilmer, TREES (1913)
“La vision d’un arbre touche forcément l’âme de tout un chacun.” David Prescott, LE MANUEL DU BONSAÏ
Post-scriptum
Une forêt de chêne dans la charpente de Notre Dame de Paris.
21 hectares de chênes ! C’est la quantité de bois estimée pour construire ce qui était considéré comme l’une des plus anciennes charpentes de cathédrale de France, longue de 100 m. Une véritable « forêt » de bois abattus, préparés au début du XIIIe siècle pendant près de cinquante ans. Après avoir été immergées dans des marécages durant 25 ans et séchées durant une période de temps équivalente, les grandes poutres étaient ainsi rendues résistantes contre l’effet des champignons et des insectes, prêtes à traverser les siècles.
Dans le brasier, les longues poutres de la charpente multiséculaire ne sont plus que de fines allumettes. Dès le lendemain du drame, de nombreux organismes forestiers ont proposé d’offrir leurs chênes pour la reconstruction. Mais il reste à trancher sur la façon de reconstruire ce joyau de bois, à l’identique ou pas.
Je vous quitte en fredonnant une chanson de Brassens « Auprès de mon arbre je vivais heureux, je n’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre. Auprès de mon arbre je vivais heureux, je n’aurais jamais dû le quitter des yeux »
J’aime les arbres et quand je vais mal c’est à eux que je me confie merci pour ce bel article. Martine Russo
Article vraiment intéressant et complet.
Merci beaucoup pour toutes ces informations précieuses.
L’OPIE – Office Pour les Insectes et leur Environnement : L’OPIE est une association francaise qui favorise la decouverte du monde des insectes en milieu scolaire.