La maladie d’Alzheimer appartient à la classe des maladies dites neurodégénératives. Elle est définie comme une démence d’évolution insidieuse et progressive avec des lésions cérébrales particulières. Ces lésions, les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires, perturbent le fonctionnement des neurones et aboutissent à leur mort.

LES QUATRE FACES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER

C’est une maladie :

  • Du cerveau puisqu’elle est liée à des lésions cérébrales qui perturbent le fonctionnement cérébral ;
  • De la personne car ce dysfonctionnement cérébral provoque une modification du fonctionnement psychique du malade, de ses rapports avec lui-même, le monde et les autres ;
  • De la famille parce qu’elle remet en question l’organisation de la famille, altère les rapports entre les générations et transforme les rôles familiaux ;
  • De la société parce que l’augmentation importante du nombre de malades et l’insuffisance des structures d’accueil en font un véritable défi pour la santé publique et nécessitent l’élaboration d’une politique sociale et sanitaire adaptée et cohérente.

De nombreuses personnes ont après la cinquantaine, une mémoire qui ne les satisfait plus : les noms propres s’échappent, on égare ses lunettes, on oublie le coup de téléphone promis. Pour la majorité d’entre eux, ces manifestations sont banales et sans gravité. D’autres altérations deviennent plus inquiétantes : la notion de temps s’estompe, l’espace devient étranger, la personne ne reconnaît plus son environnement familier ; les gestes de la vie quotidienne deviennent, difficiles. Après un itinéraire parsemé d’embûches, le verdict tombe : c’est la maladie d’Alzheimer.

Alzheimer : un nom qui fait peur et crée l’angoisse parce que :

  • Cette pathologie neurodégénérative « gomme » leurs souvenirs, leur faculté de penser, leur possibilité de mener une vie harmonieuse.
  • Cette maladie atteint le cerveau, qui fait partie de nos organes nobles
  • C’est la seule maladie actuelle contre laquelle il n’existe aucune solution efficace.
  • Les médicaments dont on dispose sont incapables d’enrayer ou même de freiner le cours de la maladie.
  • Parce qu’elle est non seulement mortelle mais elle enlève toute humanité et accable leur famille.
  • Si elle concerne surtout les sujets âgés, des personnes plus jeunes peuvent être atteintes par cette maladie.

Une litanie de théories et d’hypothèses :

Une pile de livres sur cette démence foisonne dans les librairies. On y retrouve les mêmes ingrédients pour venir à bout de cette infernale démence : éliminer les facteurs de risque, les polluants environnementaux et colmater les carences nutritionnelles.

Rien d’original dès lors qu’on retrouve cette approche pour toutes les pathologies.

Alzheimer, une « construction sociale »

Maladie ou vieillissement pathologique !

  • La piste inflammatoire.
  • L’Invasion de virus
  • Diabète de type 3 (les cellules nerveuses ne parviennent plus à utiliser le glucose. Métaphore du « toit perforé de 35 trous » selon Dr. Dale Bredesen.

Ainsi, en éliminant les facteurs de risque et intervenant sur l’alimentation le problème, serait résolu !…

En juin 2014, le plus grand congrès au monde sur l’Alzheimer, qui regroupait quelque 4 500 spécialistes à Copenhague, concluait ainsi « Le problème majeur pour le développement de nouvelles méthodes porteuses d’espoir est que la recherche n’a pas encore identifié avec certitude les mécanismes moléculaires déclencheurs de la maladie. »

La maladie décryptée

Je ne sens plus rien !

Dans la riche symptomatologie, il y a une particularité qui devrait orienter les chercheurs, à savoir un signe clinique : l’anosmie. En effet, 95 % des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer présentent une perte d’odorat (il en est de même pour le Parkinson).

Ne plus sentir l’odeur de la nature, de ses proches, d’un parfum, ne plus pouvoir apprécier les saveurs d’un plat. Pour les fins cliniciens, la perte de l’odorat interviendrait dans les tout premiers stades de la maladie. Dans la diminution des capacités cognitives on relève une baisse de la mémorisation des stimuli odorants.

Cette atteinte particulière du système olfactif dans la maladie d’Alzheimer et son lien avec les structures limbiques (hippocampe et amygdale), constitue un argument majeur orientant vers l’origine et l’impact des troubles olfactifs dans cette maladie.

Les lésions cérébrales

Ces lésions sont dues à une modification du métabolisme de deux protéines oui sont des constituants normaux des neurones : la protéine amyloïde et la protéine tau.

L’hypothèse amyloïde est considérée par les neurobiologistes comme un dogme intangible. Ces concepteurs ont reçu des millions de dollars, et obtenu des postes académiques prestigieux.

Lors d’essais cliniques, les composés (anticorps liés à la protéine amyloïde) ont réussi à supprimer les plaque séniles, mais l’état des patients se détériorait quand même.

Les dégénérescences neurofibrillaires

Elles sont constituées d’un groupe de protéines tau, qui jouent un rôle important dans la circulation des molécules à l’intérieur des neurones.

Ces protéines tau contiennent un taux anormal de phosphore (elles sont dites hyperphosphorylées) : elles s’agrègent pour former des filaments épais qui gênent le fonctionnement du neurone et finissent par entraîner sa mort.

Les plaques séniles

Ce sont des lésions situées dans l’espace entre les neurones, constituées de dépôts anormaux, entouré de prolongements neuronaux en dégénérescence. Au cours du temps, les plaques séniles (ou plaques amyloïdes) se développent dans le cortex cérébral. Elles induiraient alors, par un effet toxique, la destruction des synapses et des neurones avoisinants.

Ces deux protéines non résorbées seraient à la fois responsables de la destruction des neurones du cerveau et de leurs connexions {synapses), entraînant une atrophie cérébrale. Ce processus débute dans l’hippocampe, puis se propage progressivement dans l’ensemble du cortex cérébral. La mort d’un nombre de plus en plus important de neurones provoque progressivement l’apparition des signes cliniques caractéristiques : perte de mémoire, trouble du langage, confusion…

COMMENT ETABLIR LE DIAGNOSTIC ?

Le terme de démence

On l’a souvent associé à celui de folie, ou d’aliénation mentale et c’est ainsi qu’il a pris une connotation péjorative, avec ce que cela comporte de honte et de rejet. Le terme de « démence » revient à stigmatiser ces malades.

Le déficit cognitif léger (MCI)

Il peut être considéré comme la phase précoce d’Alzheimer. Entre le fonctionnement normal et les symptômes caractéristiques de la maladie on identifie un état intermédiaire où les critères diagnostiques d’Alzheimer sont peu concordants. Cet état est caractérisé par un déficit cognitif léger (appelé Mild Cognitive Impairment). Les pertes de mémoire insidieuses du sujet âgé est fréquente et s’est banalisée ce qui pourrait être un facteur de risque et s’aggraver par des troubles de mémoire authentiques correspondant aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer (ou autres maladies apparentées).

La démence vasculaire

Dans la majorité des cas, la démence vasculaire est la conséquence d’une longue série de petits AVC qui passent inaperçus jusqu’au moment où ils ont finalement détruit autant de tissus nerveux qu’un AVC grave. Les vaisseaux sanguins se rétrécissent et se sclérosent. L’irrigation sanguine est restreinte, ce qui nuit à l’apport de nutriments et diminue les performances cognitives.

Dans les autres cas, (les deux tiers des patients), la démence chronique est en fait une maladie d’Alzheimer.

Contrairement à la démence vasculaire qui peut apparaître et se manifester partout dans notre cerveau, l’Alzheimer commence dans une région cérébrale clairement circonscrite, à savoir l’hippocampe, puis elle s’étend ensuite à d’autres zones du cerveau.

Approche pluridisciplinaire

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ne peut être que pluridisciplinaire. Il doit comprendre une évaluation neuropsychologique, un examen d’imagerie cérébrale, un examen neurologique, un bilan médical global, un examen psychiatrique si nécessaire et une batterie de tests cliniques.

Il est difficile de déceler les symptômes et de pouvoir d’emblée les rattacher à un diagnostic au terme d’un premier bilan, surtout dans les premières phases d’évolution. Les symptômes sont essentiellement « subjectifs ». Même l’examen neurologique demeure longtemps normal… Ce n’est qu’à un stade avancé que quelques troubles apparaissent : désorientation, mouvements anormaux, troubles de la marche.

L’examen du médecin généraliste

Son rôle est, tout particulièrement, d’élaborer un bilan médial global et de vérifier l’existence de facteurs de risque vasculaires (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète) et l’absence d’affection générale qui peut retentir sur le fonctionnement cérébral, comme une anémie, un dysfonctionnement thyroïdien et de recenser la prise au long cours de médicaments chimiques (1PP, biphosphonate, statines, a et p bloquants, pilule…) qui constitue la iatrogénèse.

L’examen du spécialiste

Le neurologue est apte à :

  • Recenser au cours de l’entretien les différents troubles que présente le patient et son retentissement sur son psychisme.
  • Préciser le caractère et la sévérité des troubles de mémoire et rechercher la présence de troubles du langage (aphasie), de l’exécution des gestes (apraxie) et de la reconnaissance des objets (agnosie).
  • Etablir le stade de la maladie selon les évolutions globales (MMSE…). Ces stades ne sont pas que des approximations du fait de l’hétérogénéité de la maladie au plan clinique et évolutif.

Les examens utiles au diagnostic

Leur indication est fonction des symptômes du patient. Tous ne sont pas nécessairement utiles. Les deux examens les plus utilisés sont l’examen neuropsychologique et l’imagerie cérébrale.

L’examen neuropsychologique

Il est effectué par les neuropsychologues, habituellement dans les « consultations mémoire » ou à l’hôpital.

L’évaluation neuropsychologique est essentielle pour identifier le type et le niveau d’atteinte des fonctions cognitives qui regroupent l’ensemble des opérations intellectuelles effectuées par le cerveau.

On distingue les fonctions mentales, qui comprennent les différentes formes de mémoire (mémoire à court terme, à long terme) le langage, le calcul, le jugement, l’orientation dans l’espace et dans le temps, et les fonctions perceptives (schéma corporel, relations spatiales, reconnaissances des objets et des personnes…).

L’évaluation neuropsychologique est un temps essentiel pour documenter le type et le degré des déficits dans les différents domaines cognitifs.

Les tests cognitifs de dépistage

Les tests cognitifs de dépistages sont au nombre de trois : le MMSE, les cinq mots de Dubois et le test de l’horloge.

Mini Mental State Examination (MMSE)

L’examen de dépistage le plus utilisé est le Mini Mental State Examination de Folstein. 11 est considéré comme l’examen clinique de référence utilisé dans le monde entier. Ce test ne permet pas de faire un diagnostic étiologique. Il explore globalement les fonctions cognitives.

Il doit être complété par un bilan neuropsychologique.

Il s’agit d’un outil d’évaluation globale assez simple comprenant plusieurs questions qui testent les différentes fonctions cognitives.

Il comporte 30 items (questions) qui explorent :

  • L’orientation dans le temps et l’espace.
  • Les capacités d’apprentissage par la répétition de trois mots.
  • Les fonctions d’attention et les capacités de calcul.
  • Le langage (parole, compréhension, lecture, écriture),
  • Les praxies constructives (exécution d’actes moteurs coordonnés en fonction d’un but).
L’imagerie cérébrale

Il est possible aujourd’hui de visualiser directement les différentes structures du cerveau au moyen du scanner ou de l’imagerie par résonance magnétique.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM)

Elle est beaucoup plus précise que le scanner, notamment pour apprécier un début d’atrophie des régions hippocampiques et pour dépister les lésions vasculaires associées, mais elle est moins répandue. Son coût est plus élevé.

L’IRM est l’examen d’imagerie de choix pour le diagnostic étiologique des démences.

Elle peut matérialiser une atrophie corticale et surtout rechercher une atrophie hippocampique.

Cependant l’atrophie corticale ou sous-corticale n’est pas spécifique de la maladie d’Alzheimer.

Cet examen permet aussi d’éliminer d’autres causes : tumeurs, accident vasculaire cérébral, hématome intracérébral ou sous-dural. Encéphalopathie éthylique.

Le scanner cérébral (tomodensitométrie cérébrale)

Il utilise les rayons X comme pour les radiographies ordinaires. Il permet de visualiser les structures du cerveau sur des coupes successives (tomographie) dans plusieurs plans différents. Il s’agit d’un examen simple qui doit être centré sur l’hippocampe, la première touchée dans la maladie d’Alzheimer. Il permet également d’éliminer certains diagnostics comme une tumeur cérébrale, un accident vasculaire. Il donne des indications morphologiques sur la perte neuronale se traduisant par une atrophie.

Ponction lombaire

La ponction lombaire est un prélèvement de liquide céphalo-rachidien effectué par ponction dans la colonne lombaire. L’analyse du liquide recueilli permettra surtout d’éliminer les autres diagnostics possibles de démence ! La ponction lombaire est rarement indiquée dans les cas de suspicion de maladie d’Alzheimer. Elle devrait pourtant se développer compte tenu des dernières recherches qui ont montré l’existence de marqueurs prédictifs très fiables au niveau du liquide céphalo-rachidien (LCR). La maladie d’Alzheimer entraîne une réduction caractéristiques de la bêta amyloïde 42 et une augmentation de la protéine tau totale (T-tau) et de la tau phosphorylée (P-tau) ou phospho-tau.

L’électroencéphalogramme

Dans la maladie d’Alzheimer, le tracé est altéré dans sa globalité. Il montre un ralentissement postérieur du rythme de base.

L’appareil enregistre ensuite le tracé électrique de chaque région individuellement et successivement. Les anomalies peuvent être des modifications du rythme (accéléré ou ralenti) ou de l’amplitude (augmenté ou diminué) du tracé enregistré.

L’EEG montre alors un ralentissement général du rythme et une diminution de l’amplitude globale sur tous les tracés.

L’association des anomalies détectées par l’EEG et le scanner, ajoutée aux symptômes présentés par le malade permettent d’évoquer le diagnostic de maladie d’Alzheimer.

Le fond de l’œil : Imagerie rétinienne

La rétine, qui tapisse le fond de l’œil, est en effet une extension du cerveau. C’est pourquoi l’identification des plaques amyloïdes par analyse de la rétine pourrait confirmer le diagnostic. Elle permet de visualiser de très petites plaques (souvent des centaines), de cartographier l’emplacement de chacune d’elles, puis d’effectuer un suivi après traitement pour voir si le nombre de plaques a diminué. Elle permet en outre de révéler si la bêta-amyloïde affecte les vaisseaux rétiniens (et, par extension, probablement le cerveau) en plus des neurones et des synapses eux-mêmes.

Test de stress olfactif

Plusieurs types de tests ont été expérimentés. Schofield a proposé un « test de stress olfactif », consistant à administrer de l’atropine. Cet anticholinergique, pourrait constituer un test complémentaire simple et peu coûteux permettant le dépistage d’une MA au stade précoce voire même au stade préclinique. La concentration de l’anticholinergique au niveau du bulbe olfactif provoquerait une réduction plus importante des performances olfactives chez les patients que chez les sujets sains. Ce test permettrait ainsi la détection d’une maladie d’Alzheimer.

Si l’on considère que 95 % des patients de la maladie d’Alzheimer ont leur système olfactif détérioré, ce signe constant et généralisé nous met sur la voie du diagnostic et du traitement. C’était le chainon manquant qui permet d’expliquer aujourd’hui l’origine de la maladie d’Alzheimer.

Le test olfactif ou le choix personnalisé

L’odorat stimulé par les arômes permet d’établir le test de référence qui met en exergue l’huile essentielle correspondant à votre personnalité. Cette H.E est en « harmonie vibratoire » avec les couches profondes de votre organisme et de vos centres cérébraux (hippocampe).

LES ETAPES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER

Au tout début, on parlera d’étape dite de « pré-maladie » qui peut durer en moyenne 3 ou 4 ans. Elle est surtout caractérisée par un déficit progressif de la mémoire qui peut être mis en évidence par des tests neuropsychologiques. Les autres fonctions intellectuelles sont globalement préservées et le retentissement sur la vie quotidienne est inexistant ou peu important, outre les simples troubles de mémoire (la plainte bénigne).

On peut grossièrement décrire 3 étapes dans la maladie d’Alzheimer, selon les répercussions des troubles sur la vie quotidienne :

  1. La phase débutante qui se caractérise par des troubles légers de la mémoire, de l’attention, du langage et du caractère. C’est le stade léger : score MMS supérieur à 20. Il marque le début de la maladie. La personne atteinte conserve la plupart de ses capacités et peut prévoir l’avenir. Au niveau cérébral, seule la région de l’hippocampe est atteinte, ceci explique pourquoi les premiers signes de la maladie sont des troubles de la mémoire.
  2. La phase d’état qui se caractérise par des troubles marqués de la mémoire, de l’orientation temporo-spatiale et des troubles du comportement.
    Cet état entraîne des difficultés importantes dans la vie quotidienne. Le score au MMS : entre 10 et 20. Les facultés cognitives, se sont beaucoup détériorées. La personne a besoin d’aide pour tous les actes de la vie quotidienne. Au niveau cérébral, l’atrophie progresse vers le cortex temporal et les régions associatives du cortex préfrontal.
  3. La phase avancée ou sévère, où il y a une perte de l’autonomie, des troubles de la communication, des troubles moteurs, puis une dénutrition.
    La personne devient totalement dépendante pour tous les actes de la vie quotidienne, y compris les plus simples. Le score au MMS est inférieur à 10. Le patient n’a plus conscience des troubles de la mémoire. Au niveau cérébral, l’ensemble du cortex est touché.

Le stade final

Au stade ultime le patient est grabataire, il ne peut ni tenir debout ni assis. 11 ne reconnaît personne et doit être alimenté. L’incontinence est totale.

Après un temps variable, la mort survient lors d’une bronchopneumonie, parfois à la suite de fausses-routes alimentaires, ou d’infections diverses à point de départ urinaire ou d’escarres.

LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE

Les causes sont multifactorielles ce qui fait dire à certains que la cause demeure inconnue. Leur présence favorise l’apparition de la maladie, mais ne la détermine pas.

1. Alzheimer : maladie iatrogène

« Les médicaments chimiques seraient en partie à l’origine de la maladie d’Alzheimer.

Le nouveau risque de provoquer un coup de tonnerre dans le domaine de la santé publique », déclare sans ambages le Professeur Bernard Bégaud, l’un des pharmacologues et épidémiologistes français les plus respectés. Ce cri d’alerte puissant, après une étude épidémiologique, montre une association significative entre consommation de benzodiazépines et risque de démence de type Alzheimer : 30 000 cas supplémentaires chaque année sont attribuables à l’effet de ces médicaments.

C’est ainsi que : « L’industrie pharmaceutique s’est retirée de la recherche sur le cerveau parce que c’est trop complexe ».

L’homme empoisonné

L’homme empoisonné, c’est chacun d’entre nous qui souffrons de mille pollutions. Notre corps doit aujourd’hui combattre sur tous les fronts : stress, anxiété, sédentarité, pollution de l’eau et de l’air, P.E. toxines, aliments dévalués, tabac, alcool, tranquillisants, hormones, colorants, additifs, etc.

Voir mon livre « Pollutions et santé » Ed. Dangles

Jamais dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons tant exposé notre organisme à un si vaste déluge d’agressions. La plupart des maladies contemporaines n’existaient pas il y a un siècle !

On s’intoxique à plusieurs niveaux :

  • En mangeant : alimentation moderne
  • En se soignant : prise au long cours des remèdes chimiques (maladies iatrogènes)
  • En respirant : pollution atmosphérique

2. Les facteurs de risque vasculaire

Ils augmentent le risque de maladie d’Alzheimer. Il s’agit de l’hypertension artérielle (HTA), du diabète, du cholestérol et/ou des triglycérides, de la sédentarité, du surpoids, du tabagisme et des antécédents d’accidents vasculaires cérébraux…

Le cerveau supporte difficilement l’augmentation de pression dans les vaisseaux sanguins qui l’irriguent. L’hypertension artérielle est alors responsable d’une mauvaise irrigation responsable d’infarctus cérébraux de petite taille. A terme, l’oxygénation du cerveau et le fonctionnement cérébral global sont perturbés.

  • Le paradoxe du cholestérol
  • Les apnées du sommeil
  • Les antécédents de traumatismes craniocérébraux (boxe, foot : « tête »)
  • La fonction mitochondriale (ubiquinol : coenzyme Q10) + vitamine K2
  • Résistance à l’insuline

Hypovascularisation du cerveau

À cause des troubles de la circulation sanguine liés à l’artériosclérose, le bêta-amyloïde en surplus n’est qu’insuffisamment évacuée : elle s’accumule dans le cerveau et devient toxique.

Dans le cerveau des malades d’Alzheimer on a observé une diminution de la vascularisation cérébrale. Dès lors, la réduction de la circulation sanguine n’est plus apte à éliminer l’ensemble des toxines qui polluent le cerveau : les débris cellulaires (la bêta amyloïde) les substances toxiques, les toxines endogènes consécutives aux réactions biochimiques, les virus et les microbes, les médicaments chimiques, les métaux lourds, les mycotoxines issues des moisissures.

Tout cet ensemble de micro-agressions contribue à altérer la barrière hémato-encéphalique.

Rappelons qu’une vascularisation réduite s’accompagne d’une carence en oxygène.

L’oxygène est un élément indispensable à la vie ; elle apporte de l’énergie. Le cerveau est le principal consommateur d’oxygène, il consomme à lui seul 20 % de l’oxygène circulant.

3. L’Inflammation

Si l’inflammation est un phénomène utile, voire indispensable à l’organisme pour stopper l’évolution pathogène et pour éliminer les substances étrangères, il n’en est pas de même d’une inflammation chronique ou persistante qui peut dégénérer en maladie. Ainsi, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives et souvent le cancer, présentent un terrain inflammatoire pendant une longue période (plusieurs mois, plusieurs années).

Analyser : V.S, C.Réactive Proteïne, Cytokines.

4. La piste virale

Dans plusieurs études, différents agents infectieux sont apparus comme étant des facteurs de risque de maladie d’Alzheimer. C’est le cas pour le virus de l’herpès de type 1, les picomavirus, les bactéries comme Helicobacter pylori (responsable de l’ulcère de l’estomac), les spirochètes dont fait partie la Borrelia burgdorferi, le Chlamydia pneumonia (la maladie de Lyme). C’est ainsi qu’une infection virale peut entraîner une surproduction de cytokines, d’interleukines, de lymphocytes TA des mutations de l’ADN.

LES CINQ BARRIÈRES

La nature est providentielle, pour nous protéger de tous les agresseurs qui nous assaillent on dispose de cinq filtres.

1. L’écosystème intestinal

L’intestin se présente comme un écosystème reposant sur un trépied fonctionnel : le microbiote intestinal (flore intestinale), la muqueuse intestinale et le système immunitaire intestinal qui agissent en synergie et en symbiose.

Le système immunitaire intestinal

Le système immunitaire constitue un ensemble coordonné d’éléments de reconnaissance et de défense qui différencie le « soi » du « non-soi ». Considéré comme « non-soi », ce sont les virus, les bactéries, les parasites, certaines particules ou molécules « étrangères ».

Relation directe intestin-cerveau

Structurellement et fonctionnellement, le système nerveux intestinal et le cerveau se ressemblent. Ils utilisent les mêmes structures de neurones sensoriels et moteurs, les mêmes circuits de traitement de l’information, les mêmes astrocytes et cellules gliales ainsi que les mêmes neurotransmetteurs (acétylcholine, noradrénaline, dopamine et sérotonine).

L’intestin contient plus de 100 millions de neurones, sécrète au moins 20 neurotransmetteurs identiques à ceux que l’on trouve dans le cerveau, produit des cellules immunitaires pour l’ensemble de l’organisme et héberge 100 000 milliards de bactéries.

2. Système réticulo-endothélial

Le système réticulo-endothélial (SRE) correspond à un ensemble de cellules disséminées dans l’organisme et particulièrement dans certains tissus de soutien, tel le tissu conjonctif mais également

  • Les ganglions lymphatiques,
  • Le foie (cellules de Kupffer),
  • La moelle osseuse,
  • La rate (cellules organisées en réseau d’où le terme de réticulé),
  • Les amygdales,
  • Les plaques de Peyer,
  • L’appendice,
  • Les alvéoles pulmonaires.

Le système réticulo-endothélial est constitué par les lymphocytes issus des cellules souches du tissu lymphoïde et créés à la suite de la pénétration de l’organisme par des antigènes (corps étrangers). Ces cellules se transforment en lymphocytes B et T et en plasmocytes qui possèdent une capacité immunitaire.

3. Les cellules endothéliales vasculaires

Deux structures forment la charpente des vaisseaux ce sont le collagène et le tissu élastique (ou conjonctif). Le soufre, le cuivre, le zinc, le silicium, le manganèse sont des éléments constitutifs du tissu conjonctif. L’essentiel des cellules phagocytaires (polynucléaires, macrophages, monocytes) se logent dans les parois vasculaires et le tissu conjonctif. Ce sont des cellules présentatrices d’antigènes au même titre que les cellules dendritiques de la muqueuse intestinale et les astrocytes de la barrière hémato-encéphalique.

4. Les cellules sanguines

Elles sont composées de monocytes et de lymphocytes B. Les monocytes deviennent des macrophages et les lymphocytes B sont à l’origine des anticorps.

La barrière hémato-encéphalique (BHE)
Un seul organe échappe dans un premier temps à l’assaut des antigènes : c’est le système nerveux central, qui comprend le cerveau, la moelle épinière et le système nerveux périphérique. Le système nerveux est indispensable à la transmission de l’influx nerveux, et à ce titre est protégé par la barrière hémato-encéphalique très similaire d’ailleurs à la barrière immunitaire intestinale.

Les astrocytes

De topographie exclusivement périvasculaire et organisées en réseau, les astrocytes forment la véritable BHE du SNC. Leur rôle est de protéger les neurones des substances étrangères susceptibles de pénétrer dans le cerveau. Pour ce faire, les astrocytes forment un épithélium « très étanche » en jonctions serrées, qui tapisse les parois des ventricules cérébraux et du canal de l’épendyme de la moelle épinière.

Outre leur fonction de protection, les astrocytes jouent un rôle majeur dans le maintien du fonctionnement des synapses neuronales et dans les processus de myélinisation des fibres nerveuses.

Les astrocytes interviennent également dans la recapture des neurotransmetteurs et dans leur dégradation et participent à la régulation du pH extracellulaire grâce à des canaux Na+/K+/H+ (ou pompes à protons) et des canaux calciques.
Sans les astrocytes, le neurone ne saurait se développer ni propager l’influx nerveux ; l’endothélium vasculaire serait incapable d’assurer l’isolement du système nerveux central et l’oligodendrocyte de se différencier et d’assumer sa fonction. De bonnes relations entre astrocyte et neurone sont les garants de l’équilibre cérébral.

Les cellules microgliales

Elles sont dérivées embryologiquement des monocytes sanguins qui ont franchi la BHE ; elles possèdent donc comme les monocytes des propriétés de phagocytose et de mobilité. Ces cellules gliales sont également des CPA (Cellules Présentatrices d’Antigènes). Elles s’accumulent dans les régions de mort ou d’altération neuronale (maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques).

La rupture de la BHE

Comme au niveau de l’épithélium intestinal, c’est l’accumulation de substances étrangères ou la présence d’un super antigène qui induit une réaction d’hypersensibilité avec apparition de complexes immuns circulants (CIC), délétères pour la paroi vasculaire (mécanisme ischémique).

La rupture progressive de la BHE sous l’assaut des antigènes est proportionnelle à la gravité du stress oxydant depuis l’atteinte des axones des nerfs périphériques en passant par les axones des nerfs du système nerveux central, jusqu’à l’atteinte des corps neuronaux.

Selon l’affinité de l’antigène pour tel ou tel récepteur (ou voie de neurotransmission) il en résulte une atteinte préférentielle :

  • Des récepteurs nicotiniques médullaires (SLA ou maladie de Charcot)
  • Des récepteurs nicotiniques corticaux (Alzheimer)
  • Des récepteurs dopaminergiques (Parkinson)

LA PLASTICITÉ CÉRÉBRALE

On a longtemps considéré que les cellules nerveuses ne pouvaient pas se reproduire. On pensait qu’on disposait ainsi d’un certain capital de neurones qui nous était disponible à notre naissance et qu’il nous était impossible de le régénérer ou de le renouveler (Ramon y Cajal : prix Nobel).

Au cœur de la plasticité cérébrale on identifie, deux concepts : celui de réserve cérébrale et de réserve cognitive. Ces concepts permettent de comprendre pourquoi la stimulation cognitive tout au long de la vie est une chance providentielle pour prévenir la maladie d’Alzheimer.

La réserve cérébrale

La réserve cérébrale représente une « quantité passive » en relation avec les éléments structuraux du cerveau que sont la taille et le poids du cerveau, le nombre de neurones et surtout, de connexions entre les neurones (connexions synaptiques) et de dendrites entourant le noyau « l’arbre dendritique ». La réserve cérébrale représente les structures cérébrales disponibles, sous forme d’une réserve dans lequel un individu peut puiser au fur et à mesure de ses besoins.

La réserve cognitive

La réserve cognitive est un processus actif de neuroplasticité. Il correspond à une neurogénèse cérébrale adaptative, c’est-à-dire à la capacité dont dispose un individu d’optimiser ses performances cognitives. Cette optimisation peut être le résultat du recrutement d’autres régions cérébrales, ou de l’utilisation de stratégies cognitives nouvelles ou alternatives, développées à partir des ressources cognitives habituellement utilisées.

Cette plasticité peut se développer même chez les personnes âgées. La maladie d’Alzheimer ne serait pas stoppée mais l’expression de ses déficits serait retardée de plusieurs années. Ce qui constitue un immense progrès.

L’activité physique

La stimulation du cerveau est effective aussi bien sous l’effet des activités mentales que sous celui des exercices physiques. La plupart des activités physiques supposent des sollicitations cognitives et sociales.

Effet protecteur lié à la diversité (marche, danse, natation, vélo, golf, aérobic). L’exercice physique quotidien réduit le développement des dépôts amyloïdes.

Les émotions

Les souvenirs de la mémoire épisodique sont indicés par une émotion. On choisira donc les photos, plats cuisinés, parfums, films et musiques selon leur capacité d’évocation d’un événement chargé d’émotion. L’aidant qui le côtoie au quotidien et qui connaît le mieux toute son histoire de vie est le plus apte à choisir.

Ces évocations représentent des occasions précieuses pour s’exprimer, raconter, chanter, bouger, mimer les gestes du métier, du sport, sans oublier la danse (le contact des corps).

Les sens

La méthode Snoezelen consiste en une stimulation des cinq sens à la fois : la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat, habituellement dans un lieu fermé, une pièce aménagée.

Recourir à la musique, aux disques, aux cassettes. Occasionnellement le faire chanter.

L’aspect ludique doit l’emporter sur toutes les autres considérations. Chanter avec le malade est essentiel, on partage ainsi les mêmes joies.

La place de la culture et de l’éducation

L’élévation du niveau d’éducation peut expliquer en partie le recul de l’âge moyen de début de la démence.

Une éducation plus élargie favorise ce maintien des capacités intellectuelles. Le niveau intellectuel repousse ainsi les frontières toute stimulation cérébrale donne des armes face à un processus dégénératif inscrit dans notre espèce.

L’organisation verbale est un aspect particulièrement travaillé lors des ateliers mémoire. En effet, le langage permet la communication.

MALADIE D’ALZHEIMER ET OLFACTION

Ces 30 dernières années, la littérature a mis en évidence une atteinte olfactive précoce dans la MA qui se généralise sur l’ensemble du spectre olfactif au fur et à mesure de l’aggravation de la maladie.

« L’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir 1’édifice immense du souvenir ». Marcel Proust, A la recherche du temps perdu (Du côté de chez Swann).

Dans la lettre du Neurologue Vol XIV n° 5 mai 2010, S. Lombion, L. Rumbach. J.L Millot du laboratoire de neurosciences de Besançon ont étudié les rapports de l’olfaction et les pathologies neurodégénératives.

« La perception olfactive présente l’originalité de combiner d’emblée et activement des composantes émotionnelles (hédonicité, plaisir, désagrément, etc.) et différents types de processus cognitifs (reconnaissance, catégorisation, dénomination). Par rapport aux autres stimulations sensorielles, la dimension affective des odeurs est particulièrement prégnante. Les odeurs déclenchent des réactions affectives de toutes sortes. Elles modulent nos humeurs, engendrent des expériences intenses de plaisir ou d’inconfort, alimentent nos sympathies, suscitent des états d’apaisement ou d’envie »

La majorité des régions cérébrales impliquées dans l’olfaction font partie du système limbique, responsable du traitement des émotions et de la mémoire.

Le système olfactif présente en effet une organisation anatomique particulière, car ces neurorécepteurs sont en connexion directe avec l’amygdale et l’hippocampe. Il existe un lien anatomique privilégié entre olfaction, émotion et mémoire.

Cheminement pour une découverte

Réflexions générales d’adaptation et de survie en milieu hostile

Depuis la nuit des temps et tout au long de l’évolution chaque espèce vivante (animale ou végétale) élabore des mécanismes de défense en milieu hostile. Ces mécanismes de défense (qui sont génétiquement déterminés) sont spécifiques des espèces partageant le même biotope : on s’adapte à son voisin hostile pour survivre Cette lutte universelle pour la survie a conduit et devrait conduire encore à l’évolution des espèces.

Première époque :

Quand on étudie la phylogénèse, à savoir l’histoire de l’évolution de l’espèce humaine, on apprend que nos ancêtres ont connu deux grandes époques : celle du cru où dominait le système olfactif

En effet à l’origine était l’alimentation primitive, une alimentation de type « animal » donc crue et destinée à assurer l’essentiel, à savoir la lutte pour la survie, la reproduction et l’adaptation.

Le système olfactif de l’homo sapiens représente leur instinct primitif de survie, de reproduction et d’adaptation. Ce n’est sans doute pas un hasard si au cours de l’évolution, les régions du cortex cérébral ayant conservé une association avec le système olfactif sont les régions phylogénétiquement anciennes comme l’hippocampe et le système limbique du lobe temporal dont on sait qu’ils jouent un rôle fondamental dans l’acquisition de la mémoire, l’apprentissage, les aspects émotionnels du comportement ainsi que l’alternance veille sommeil (qui détermine les rythmes biologiques spécifiques de l’activité diurne ou nocturne de l’espèce). On sait que ces régions du cerveau sont précisément celles qui sont touchées au cours de la maladie d’Alzheimer (MA) !

Deuxième époque : celle du feu et de la cuisson.

Mais l’adaptation atteint peu à peu ses limites, du fait de l’intrusion dans l’organisme de substances reconnues par nos cellules comme étant étrangères et agressives, désignées sous le terme d’antigène. C’est ce qui s’est produit notamment avec l’avènement de la cuisson, il y aurait 20 000 ans pour certains paléoanthropologues.

Il se trouve en effet qu’au fil des millénaires et sous l’assaut répété des molécules étrangères apportées par la cuisson à haute température, le système olfactif, qui était leur tout premier sens d’alerte en présence du danger, a subi d’importantes mutations génétiques jusqu’à dénaturer lentement mais sûrement leur instinct primitif de survie, de reproduction et d’adaptation.

Si aujourd’hui l’homme n’est plus en mesure de se fier comme jadis à son odorat pour écarter les aliments toxiques et les molécules étrangères, c’est parce qu’il a. par hasard, modifié le cours des choses en découvrant la cuisson, la transformation puis la conservation des aliments, qui au cours de l’évolution ont développé le-sens du goût, reléguant progressivement celui de l’odorat à l’état de vestige.

Malheureusement pour l’homme, la cuisson qui a permis l’explosion du goût et l’apparition de nouvelles saveurs n’a pas forcément neutralisé tout l’arsenal toxique de l’aliment. Bien au contraire, car une fois franchie le filtre de l’odorat, dès lors qu’ils ont été cuits, les aliments (auxquels s’ajoutent les médicaments et autres xénobiotiques) se trouvent maintenant confrontés à un deuxième filtre, c’est la barrière immunitaire intestinale où veillent les cellules présentatrices d’antigènes, destinées à détecter la moindre molécule étrangère.

Dès lors, on comprend pourquoi la maladie d’Alzheimer survient lors de l’abandon de l’alimentation crue pour tenter de s’adapter à un environnement non prévisible et profondément modifié par rapport à son environnement originel, et pour lequel les systèmes olfactif et limbique neutralisés sont devenus inopérants. C’est ainsi qu’au fil des millénaires, l’inhibition enzymatique induite par l’avènement de l’alimentation cuite (appréciée non plus par l’odorat mais par le goût) a provoqué une dégénérescence et une involution progressives du système olfactif et in fine une inhibition des fonctions physiologiques de l’odorat.

Pour restaurer le système olfactif nous disposons de deux approches :

A) Retour à une alimentation vivante.

Retrouver une alimentation vivante et biologique, est une réponse aux dérives alimentaires actuelles, un mode de nutrition sain qui réconcilie plaisir et santé. Ce système olfactif, doublé d’un laboratoire sensoriel, fonctionne de façon optimale avec des ingrédients bruts, purs et crus tels qu’on les trouve dans la Rature et non avec des aliments dénaturés par la cuisson.

Privilégiant le cru, on se rapproche d’une santé optimale et on agit en prévention de maladies de civilisation telles que cancer, maladies cardiovasculaires et neurodégénératives.

Évidemment il n’est pas possible de manger 100 % cru. Certains « aliments » crus sont indigestes et seront rendus digestes ou goûteux par la cuisson (pomme de terre, haricots, céréales…). Ainsi nous conseillons 70 % de cru et 30 % de cuit.

C’est ainsi que nombreux auteurs, paléontologues ou nutritionnistes, s’intéressent à l’alimentation de l’homme préhistorique. Ce dernier était un chasseur-cueilleur depuis l’aube de l’humanité jusqu’à la révolution du néolithique. Il consommait de la viande de gibier, des fruits et des baies sauvages, des végétaux divers (variables selon l’habitat), aucun lait animal (sinon le lait maternel) et des quantités variables de graines (céréales ou autres). Ces aliments ont été consommés pendant très longtemps sans artifice culinaire, tels que la nature le proposait.

Les aliments de base en alimentation vivante
Au cœur du vivant, la chlorophylle

La chlorophylle est le pigment vert caractéristique de la majorité des plantes. Elle est le vecteur principal du cycle de la vie, car elle participe à la photosynthèse. Sans chlorophylle, il n’y aurait pas de vie sur terre, pas de végétaux, pas d’animaux et pas d’êtres humains.

Tous les végétaux qui ont été en contact avec le soleil contiennent plus ou moins de chlorophylle.

La chlorophylle ne survit pas à la cuisson. Sa parenté moléculaire avec notre hémoglobine lui vaut l’appellation de « sang végétal ». La chlorophylle est un pourvoyeur important d’oxygène, un régulateur acido-basique efficace, un dépurateur de notre sang et de notre organisme : des vertus essentielles pour le bon fonctionnement de notre organisme.

Les graines germées

La germination des graines, qui s’opère en présence de chaleur et d’humidité, enclenche une forte activité enzymatique, ainsi que la transformation et la démultiplication de certains nutriments. Très nutritives, très digestes et très assimilables, les graines germées constituent un apport nutritionnel et gastronomique de premier ordre.

Légumes lactofermentés

C’est un retour vers le cru, le vivant et le naturel que nous offre la lactofermentation.

Cette ancienne méthode de conservation, répandue partout dans le monde, retrouve ses lettres de noblesse et ses immenses qualités avec les études actuelles sur le microbiote intestinal.

Toutes les fermentations (lactique, alcoolique, acétique) résultent de la transformation des sucres respectivement en acide lactique, en alcool et en vinaigre.

La choucroute crue et le kimchi sont les préparations lactofermentés es plus réputées, mais une multitude d’autres légumes peuvent être lactofermentés. On trouve dans les magasins diététiques des jus de légumes bio lactofermentés.

B) Stimuler l’odorat avec des huiles essentielles (HE)

La maladie d’Alzheimer est un champ de recherche important pour l’aromathérapie olfactive. Déjà de très nombreuses études montrent l’intérêt des huiles essentielles dans cette pathologie. Ainsi au Japon, des chercheurs ont observé que la diffusion d’huile essentielle de romarin et d’essence de citron le matin ainsi que d’une synergie d’HE de lavande et de Néroli le soir restaurait le système olfactif. Les patients retrouvaient la capacité de formuler des idées abstraites et de récupérer le sens de l’orientation des patients. Un professeur chinois qui était venu me visiter à Paris a procédé en Chine à une expérimentation (avec les HE), qui s’est avérée efficace. A la suite de cette rencontre je suis invité officiellement à mettre en place une expérimentation plus vaste en Chine.

En France, une première étude à grande échelle a démarré dans trois hôpitaux de l’Assistance publique, visant à mesurer l’impact des diffusions aromatiques sur les troubles du comportement et du sommeil de ces patients.

Une autre étude à Nice, menée au sein du Centre de la Mémoire du CHU vise, entre autres, à évaluer l’impact de la diffusion d’huiles essentielles sur le comportement, la cognition et la motricité des malades d’Alzheimer. Cette prise en considération du système olfactif privilégiant une alimentation vivante, couplée aux huiles essentielles à impact olfactif, constitue une avancée décisive dans la compréhension et le traitement des mécanismes physiopathologiques qui conduisent à la maladie d’Alzheimer, sur laquelle buttent de nombreux experts.

Pour ce faire, nous disposons d’une gamme importante d’huiles essentielles permettant de colmater l’ensemble des signes cliniques de la maladie d’Alzheimer (perte de la mémoire, stress, insomnie, agitation, dépression, chute de l’humeur et l’ensemble des troubles digestifs, rhumatismaux, cutanés…).

Régénérer les neurones avec les huiles essentielles :

L’aromathérapie est basée sur la stimulation par l’odorat, qui permet d’agir au niveau de la stimulation sensorielle olfactive afin de :

  • Créer un état de bien-être
  • Développer la mémoire olfactive acquise
  • Créer ou recréer des repères temporo-spatiaux
  • Créer des ancrages olfactifs
  • Favoriser une recherche identitaire en recourant à plusieurs odeurs de référence.
Action multiple des huiles essentielles

L’aromathérapie a naturellement enrichi leur palette de soins. Des protocoles rigoureux ont été établis (prescription médicale, traçabilité, évaluation…), et les soignants se sont formés à cette méthode, qu’ils intègrent désormais au quotidien.

La découverte de l’existence d’un déficit de la neurotransmission lié à l’acétylcholine dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer a conduit à utiliser des substances qui visent à améliorer cette transmission en s’opposant à la dégradation de l’excès de l’acétylcholine larguée dans la fente synaptique par une enzyme, le cholinestérase. Inhiber cette enzyme revient à augmenter la quantité d’acétylcholine présente dans la synapse. L’objectif de ces médicaments était d’améliorer les déficits cognitifs, mais aussi le comportement et les difficultés de la vie quotidienne, donc l’ensemble des symptômes. Ces trois médicaments se sont avérés inopérants.

L’huile essentielle retenue pour ces recherches est celle de romarin officinal. Selon les experts de ces découvertes l’effet d’inhibition sur l’acétylcholinestérase serait dû à l’action synergique de 1,8 cinéole et de l’alpha-pinène contenu dans l’huile essentielle de romarin officinal CT cinéole. Le romarin est stimulant de la mémoire, de l’attention et de la vigilance. Il aide à se concentrer et est indiqué en cas de surmenage intellectuel. D’un point de vue énergétique il donne de l’élan et de la force. Il s’associe bien avec l’essence de citron.