Le médecin n’est pas un métier comme un autre puisqu’il a trait à la vie et à la mort, et qu’il a un pouvoir sur la vie d’un autre. Figure inverse du bourreau qui enlève la vie, le médecin doit tout faire pour la conserver, comme il s’y engage solennellement. Intervenant souvent en urgence, disposant seul des gestes qui sauvent, le médecin est une sorte de « dieu mortel » de qui dépend la survie. Cette puissance quasi charismatique l’a toujours rendu proche des fonctions sacerdotales qui prennent soin des âmes et, selon les croyances, les sauvent par leur intercession. Il existe une sorte de proximité entre chaman, sorcier, prêtre et médecin, parce qu’ils remédient tous à une situation qui nous échappe et que nous ne pouvons vaincre seuls. Le médecin n’est pas seulement un intermédiaire technique dans une division du travail (comme l’artisan ou l’avocat), il est appelé « au secours », et sa mission consiste à nous aider à ne pas mourir, au moins actuellement. Il ne faut pas s’étonner si le médecin tire de ce magistère une double puissance, symbolique et réelle. L’aide qu’un médecin peut apporter à un patient s’apparente à un acte de bienveillance altruiste aux conséquences spectaculaires et disproportionnées. Être à même d’apporter un bienfait aussi sublime que sauver la vie confère un sentiment de puissance qui a une connotation magique. Si une mère donne la vie, un médecin la protège ou la sauve. Il naît, de ces manières d’être et de faire, une « aura » de sacralité, parce qu’on sert, avec des moyens modestes, un bien souverain, la vie d’une personne humaine. Il résulte de tout cela un sentiment de grande responsabilité, de gravité et de sérieux.
Un processus irréversible
Bien que ce soit très difficile à admettre dans notre culture et notre société, le premier travail intérieur à effectuer lorsque vous êtes atteint d’une maladie grave, même si vous êtes terriblement effrayé par l’approche de la mort, est d’apprendre à considérer, petit à petit, la maladie qui vous touche comme une richesse à venir et non comme une punition ou une injustice qui vient de vous être infligée.
« Pourquoi suis-je malade ? Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » sont souvent les premiers cris naturels de révolte.
Même si vous avez en vous des possibilités d’autoguérison, vous devez accepter que, parfois, le processus de la maladie soit irréversible. Nous restons tous en effet bien modestes face aux lois de la Nature. Toutefois, si le malade n’a pu sortir vivant du mal qui l’avait atteint, mais a pu trouver un sens à ce qu’il vivait et se libérer intérieurement, il mourra l’âme en paix.
De toute façon, la séparation entre la vie et la mort n’existe pas vraiment. La vie se poursuit éternellement, mais dans une autre dimension que nos sens ne peuvent pas capter. C’est juste un accès à un plan différent, « vibratoire », où nous n’avons plus besoin d’apparence corporelle pour continuer notre cheminement. C’est plus facile à comprendre lorsque vous avez parcouru un petit bout de chemin sur Terre. Cette route dans l’espace matériel vous montre en effet déjà que votre existence représente une perpétuelle renaissance de votre être. Quel que soit l’âge que vous ayez en lisant cet article, vous pouvez constater vous-même toutes les métamorphoses que vous avez connues depuis que vous êtes arrivé en tant que fœtus dans le ventre de votre mère. La vie a été depuis un incessant changement. Vous arrivez sous une forme et une identité précises, avec un « bagage » spirituel, des acquis, un chemin d’évolution à accomplir et vous repartez un jour, quand il est temps pour vous, vers d’autres sphères, sous un autre aspect, délesté de tout ce qui ne vous est plus utile, mais nourri de nouvelles expériences et d’une nouvelle conscience. Tous ceux qui décèdent jeunes n’ont peut-être pas le besoin spirituel de rester autant que d’autres dans cette existence terrestre. Certaines âmes ont aussi pour rôle de venir aider à faire évoluer une famille ou un groupe d’humains de par leur courte existence. La difficulté dans la mort est ce passage vers un inconnu, quitter une enveloppe corporelle, une identité, une famille. C’est aussi la peur du vide, du néant, de l’oubli à jamais. La mort n’est pourtant qu’une continuité logique de votre existence. Mourir c’est se dénuder, enlever son vêtement, « le corps ». L’âme se distancie alors tout naturellement de lui. Le corps est éphémère et périssable et il redevient poussière, mais en partie seulement, car l’âme est universelle et effectue un retour à « son identité source » pour perpétuer son évolution.
Ne plus craindre de mourir
« On ne souffre pas au moment de la mort. Ce qui fait souffrir, c’est la peur qu’on a d’elle. »
Maître Philippe de Lyon
À ce jour, la mort fait pourtant toujours aussi peur, même peut-être de plus en plus, car nous sommes loin de raisonner dans le calme intérieur à son propos. La maladie et la vieillesse sont devenues de ce fait des sujets tabous et effrayants pour la plupart. L’espérance de vie n’a jamais été cependant aussi élevée dans nos pays occidentaux du 21ème siècle. Ce n’est pas uniquement en raison de nos techniques de santé et d’hygiène de vie qui se sont perfectionnées. La raison première est surtout que les hommes luttent désespérément pour fuir la mort, ce qui est insensé, puisqu’on sait qu’elle finit toujours par arriver. L’être humain vit donc plus longtemps, ce qui devrait le rassurer. Cependant, il ne vit pas forcément une vie de meilleure qualité, souvent intoxiqué par des pilules, injections ou autres artifices suite à la dégénérescence inéluctable de ses activités organiques et mentales. La santé physique ne détermine pas la santé d’une vie. Croire qu’une vie plus longue est une vie meilleure est un leurre. Il n’est d’ailleurs pas sage de donner à tous les individus une grande longévité. En voulant se protéger à tout prix de la maladie, rester jeune et retarder l’heure de sa mort, l’homme se fragilise beaucoup plus, est plus vulnérable aux psychosomatiques et autres manifestations naturelles. Il perd surtout beaucoup d’énergie pour évoluer réellement dans son existence. Ses systèmes de défense se réduisent, car il s’enlise dans un confort extrême, vit dans des milieux trop aseptisés et ne s’adapte plus à ce qui le sort de sa bulle. De ce fait, on rencontre de plus en plus de personnes atteintes d’angoisses diverses et troubles psychiques qui altèrent leur joie de vivre et leur convivialité, surtout dans les milieux dits « favorisés ».
Nos ancêtres avaient beaucoup moins cette préoccupation : ils privilégiaient davantage leur âme pour mieux accepter leur état et leur devenir et ils mourraient sereinement. En revanche, ils ne passaient pas de longues années seuls, désemparés, coupés du monde extérieur, dans un fauteuil roulant ou dans un lit d’hôpital rongé par la peur de disparaître.
Il est donc vraiment temps d’aborder le sujet de la mort avec plus d’ouverture et de conscience, sans panique ni déformation de ce qu’elle représente vraiment.
Vivre après la mort
Les médecins considèrent la mort comme l’ennemie ultime qui doit être combattue avec toutes les armes technologiques de la médecine moderne. Rien dans les hôpitaux ne prépare en effet un patient à accepter la mort comme une forme de guérison et une future résurrection. Pourtant, vie et mort sont sœurs. L’homme moderne occulte la mort. Il ne sait plus mourir. Pour lui, la mort est toujours un drame, un anéantissement sans retour. Pour l’homme des civilisations anciennes et archaïques, la vie et la mort étaient deux états de l’être et non l’être et le néant. La vie est un mouvement circulaire et continu, un cycle que la mort physique n’interrompt pas. La mort ne peut pas être une disparition totale et définitive d’un individu. Il y a forcément une autre forme d’existence après, car plus on s’éloigne de la matière, plus puissante est l’énergie, donc la Vie. Le défunt continue à vivre en dehors de son enveloppe physique, car l’âme revient alors simplement à son identité première, c’est-à-dire vers la contemplation de la Vérité même. La conscience que nous devons développer sur cette Terre va même bien au-delà du Dieu tel qu’il nous est présenté par les religions. La conscience divine n’est qu’une étape pour nous aider à orienter notre conscience personnelle différemment, avec plus d’Amour et de compassion pour nous-mêmes et pour les autres. Nous devons réaliser que la nature qui nous entoure et tout ce que nous vivons nous apportera tout ce dont nous avons besoin pour nous élever.
Grand drame de l’homme déphasé, la mort est une transmutation. La Vie ne cesse jamais ; la mort n’existe pas. Le corps n’est que matière inerte ; l’Esprit qui lui donne la Vie est Énergie. L’Énergie est éternelle.
La mort n’est crainte ou angoisse que pour ceux qui omettent leur tâche et sacrifient l’Essentiel.
Pour celui qui est en Relation et n’agit qu’en conformité avec la Présence, la mort est la continuation de la vie, elle est l’intemporel qu’il a déjà fréquenté. L’esprit individuel continue son voyage équipé des savoirs et de la Connaissance acquis ici-bas. Si l’équipement acquis sur Terre ne comporte que des « savoirs », il continuera à ne rien comprendre à sa nouvelle forme de vie ; il restera attaché à ce qu’il a quitté : sa petite dimension terrestre. S’il a acquis de la Connaissance, alors sa dimension sera élargie.
Nous baignons dans un océan de Vie qui est la Vie même, l’Énergie du Divin. Nous en sommes faits, à nous d’apprendre à le ressentir grâce à l’expérience directe. Ceux qui s’y ouvrent et ainsi se changent eux-mêmes, parviendront à changer le Monde.
Si tout est cyclique dans l’Univers, devons-nous parler d’une réincarnation possible ?
Pourquoi pas ? Pourquoi l’éternel retour, l’universelle gravitation, l’universel mouvement pendulaire, le perpétuel flux et reflux ne nous conduiraient-ils pas à reprendre la ronde des existences ? Mais ceci est certainement beaucoup plus compliqué que certains ne nous le disent.
L’Alliance est Réalité dans l’Invisible.
Elle ne saurait être simples rites, protocole, étiquette, amulettes, cérémonies, routine ou gestes… Ce ne sont là que manifestations pour satisfaire l’intellect ; comme toutes choses matérielles ou intellectuelles elles se dégradent et s’usent avec le temps.
Chaque individu mûrit, à son gré, le fruit de son après-existence terrestre ; ce fruit lui coûtera sa vie matérielle… Car le fruit se substitue à la fleur, la fleur au bouton, le végétal à la semence…
« Qui se dépêche approche de la mort par-devant, qui tarde s’approche de la mort par-derrière. Entre les deux : l’éternité. Qui agit à temps ignore la mort », dit l’Ange.
Le Salut et la vie éternelle
La question de la mort est la pierre angulaire de l’Église et de la médecine. La plupart des religions de la planète, sinon toutes, sont des réponses à la question de la mort, qui hante le commun des… mortels.
Otez la peur de la mort et vous supprimez l’essentiel du besoin de croire, quelle que soit la façon dont il s’exprime. La promesse d’un au-delà, l’assurance d’une vie après la mort, et même d’une vie meilleure, sans maladie, sans misère, l’espoir d’un paradis, d’une récompense pour les justes, c’est tout cela – qu’il soit vrai ou non – qui nourrit la foi chrétienne. C’est tout cela aussi que les autorités ecclésiastiques ont su utiliser à travers les siècles pour contrôler l’existence des individus.
L’Église apportait à ses ouailles l’espoir du salut et de la vie éternelle, l’espoir d’un au-delà paradisiaque – pour ceux ayant respecté ses commandements – qui justifiait toutes les souffrances et les injustices de ce monde-ci. Tout cela méritait bien quelques sacrifices, quelques pénitences et privations : qu’est-ce qu’une vie humaine en regard de l’éternité ?
La médecine moderne, qui a substitué le culte du corps à celui de l’esprit, cultive aussi l’ambition à peine cachée de vaincre la maladie et la mort. Elle a tout naturellement remplacé la quête d’un salut et d’une vie éternelle hypothétiques par la recherche de la santé parfaite sur ordonnance et l’espoir, sinon de l’immortalité physique, du moins d’une vie s’allongeant indéfiniment : le nombre croissant de personnes qui demandent à être cryogénées après leur décès en témoigne. Ce fol espoir est entretenu un peu rapidement par quelques émules du Dr Frankenstein, sur la base des résultats, pourtant bien aléatoires, de greffes d’organes et des promesses du génie génétique (clonage, réserve d’organes, etc.). L’absence de recul sur ces méthodes laisse songeur quant aux espoirs que l’on fonde sur elles. D’autant plus que derrière les résultats mirifiques dont la presse aime à se faire l’écho se profilent bien souvent des effets secondaires inattendus, comme c’est presque toujours le cas dès que l’on touche au vivant.
Mais qu’importe, pour beaucoup, le paradis ne se situe plus dans un Eden métaphysique, il est désormais à portée de main : bientôt les hommes vivront éternellement sur terre, grâce aux progrès de la médecine, entourés d’espèces végétales et animales revues et corrigées, ou créées de toutes pièces en laboratoire par le génie humain. Dieu – s’il existe – n’avait fait qu’un brouillon imparfait avec sa Création, mais heureusement, l’homme est intervenu pour arranger les choses.
Si le ciel valait bien quelques souffrances et privations, le paradis terrestre a, lui aussi, son coût : erreurs médicales (qui, avec les moyens modernes, prennent désormais des proportions considérables : vaccins, sang contaminé, etc.), expérimentation animale et humaine, et – si l’on inclut dans cette dynamique les biotechnologies et les manipulations du vivant – dénaturation des espèces végétales et animales, etc.
C’est d’ailleurs dans la façon dont ses erreurs et ses échecs sont tolérés par la société que la médecine révèle le mieux sa dimension religieuse et l’aura protectrice dont elle est entourée. Dans nul autre domaine, on ne tolérerait une marge d’erreur aussi grande, ni on ne poursuivrait dans la même direction avec des résultats qui, à long terme, s’avèrent mitigés.
Le message principal que la médecine s’efforce de faire passer à ses fidèles à travers les médias est que l’on vit plus longtemps et mieux, que la lutte contre le cancer progresse, que demain, on maîtrisera le vivant et que l’on fera reculer la mort, quitte à trafiquer chiffres et statistiques pour conforter ce credo. Comme nombre de croyances religieuses, les croyances médicales servent à protéger l’homme de la peur de la mort, au lieu de lui apprendre à y faire face, à l’accepter, processus indispensable à qui veut vraiment vivre. La médecine nie la mort, qui représente pour elle un échec. Elle parle clonage, génie génétique, greffes d’organes, etc. Même si d’indéniables progrès ont été réalisés ces dernières décennies, la mort reste un sujet tabou.
On prolonge indéfiniment la vie d’individus réduits à l’état de légumes, gonflant ainsi artificiellement les statistiques de longévité, sans prendre en compte la qualité de vie dont jouissent ceux qui sont traités ainsi. La mort n’est pas vaincue, elle est maquillée, cachée, niée. Et la religion médicale n’est rendue possible qu’en raison de cette croyance, alimentée par les médias, qu’un jour la médecine aura raison de la mort.
La peur de la mort est ainsi le ciment de la relation de dépendance qui s’établit entre l’individu et le prêtre ou le médecin.
Ils ont frôlé la mort !
Avant d’aller ad patres et de rejoindre le paradis les agonisants éprouvent une gamme d’émotions. Mais à qui se confier avant le passage inéluctable ? Qui maîtrise la psychologie du moribond ?
Elisabeth Kübler-Ross (EKR), la célèbre psychiatre helvético-américaine (1926-2004), tire tout son enseignement de sa pratique clinique.
« Loin de s’éteindre, et en dépit des apparences souvent trompeuses de son masque de souffrance, tous les conflits intérieurs s’exacerbent chez l’individu « en fin de parcours ». Il a, plus que jamais, besoin qu’on l’aide à évoluer. Car l’agonie ne constitue pas un bloc. C’est un processus extraordinairement différencié ».
EKR distingue schématiquement cinq stades :
- Le refus (« Je ne vais pas mourir »).
- La colère (« Mais qu’ai-je fait à Dieu ! »).
- Le marchandage (« Faites que je tienne jusqu’au retour de vacances de mon fils »).
- La dépression (le mourant vit son propre deuil, il sombre dans une sorte de léthargie).
- Enfin l’acceptation (le mourant va, si l’on peut dire, « bien » ; dans un étrange retournement de situation, c’est ce moribond qui communique à présent de l’énergie à ses accompagnateurs).
Selon EKR, spécialiste des NDE (near death experiences ou expériences de mort imminente – EMI), l’importance relative des cinq stades varie, mais pas leur ordre de succession : on n’atteint généralement pas l’acceptation sans être passé, par exemple, par la colère. Les mourants restent souvent bloqués à l’un des stades intermédiaires. L’objectif de l’accompagnateur est d’aider le déroulement harmonieux des différents stades, suivant une technique qui rappellerait presque le divan : il s’agit surtout d’écouter. La qualité de cette écoute est essentielle. Le mourant devient hypersensible à la communication périphérique. Il est impossible de le tromper : un accompagnateur qui n’aurait pas, lui-même, peu ou prou réglé son propre problème avec la mort s’interdirait toute efficacité.
En même temps, sa recherche se complexifie. Un inexorable engrenage l’attire toujours plus loin dans l’inconnu. L’observation du cinquième stade en particulier (celui de l’acceptation), lui apporte une foule de données inexplicables dans le cadre des paradigmes officiels. Certains mourants semblent soudain doués d’une perception extra-sensorielle ; ils deviennent clairvoyants ; certains sont confrontés à une NDE. Un jour une certaine Mme Schwarz raconta à EKR une étrange hallucination. Elle venait de tomber dans le coma quand soudain, elle eut l’impression de « sortir de son corps » et de flotter au plafond. De là-haut, elle affirma avoir contemplé son propre corps, que les médecins s’acharnaient à ranimer. Elle se sentit merveilleusement bien, n’éprouvant plus aucune douleur. Puis elle eut la sensation d’être aspirée dans un gouffre sombre, au bout duquel « brillait une lumière extraordinaire ». Une lumière plus puissante que le soleil et dont se dégageait une « force » impossible à décrire. « Le seul mot humain qui convienne, dit la dame, est amour. Quand je suis entrée dans cette lumière, ce fut comme si tout l’amour dont l’univers est capable m’avait envahie. Je ne m’étais jamais sentie aussi bien. J’avais la nette impression d’être « enfin chez moi ». Et ça ne ressemblait pas à un rêve. D’ailleurs je suis absolument convaincue que ceci m’est réellement arrivé. »
Depuis son étrange expérience, la dame dit avoir perdu toute peur de la mort. Son médecin prend note du témoignage. Sans plus. C’est une belle hallucination, mais qu’en faire ? Elle ignore encore qu’elle vient de vivre sa première NDE. D’autres témoignages s’accumulent, l’étrange hallucination revient, quasiment identique, dans plusieurs témoignages. Chaque fois l’individu dit « être sorti de son corps » alors qu’il vient de sombrer dans le coma ou même dans un état de mort clinique (cœur et respiration arrêtés), et s’être vu de l’extérieur…
Ce qui interpelle d’abord dans les récits des experiencers (les rescapés d’une mort clinique qui disent avoir vécu cette fameuse expérience), c’est leur similarité avec de très anciens récits mythiques, en particulier égyptiens et grecs.
On observe que ce qui est arrivé à ces gens ne correspond à rien dans les annales de la psychiatrie ou de la psychologie contemporaines. Or les progrès des techniques de réanimation sont tels que l’on trouve de plus en plus de personnes ayant survécu à un épisode de mort clinique. Sans se poser davantage de questions, un médecin anesthésiste-réanimateur consacre sa vie à colliger tous les récits de NDE. Aujourd’hui il a collecté cent cinquante récits, qu’il découpe et réaménage en un récit-type comportant quinze phases principales (tous les experiencers ne sont pas allés jusqu’au bout des quinze étapes) :
- L’expérience est essentiellement indicible.
- L’individu se croit mort.
- Un immense sentiment de paix l’envahit.
- Des bruits étranges lui parviennent, il ne sait d’où.
- Il a l’impression de sortir de son corps ; flottant en l’air, il se voit de l’extérieur dans le décor où il a « perdu conscience ».
- Soudain il se sent attiré par un vide sombre.
- Des figures d’amis ou de parents décédés lui apparaissent.
- Il aperçoit au bout du tunnel une lumière blanche et dorée « dégageant une formidable radiation d’amour ».
- Ses souvenirs les plus anciens remontent à sa conscience qui n’a jamais été aussi limpide ; il revoit toute sa vie défiler dans son esprit.
- Mais quelque chose l’arrête ; il comprend qu’il va falloir rebrousser chemin.
- En un éclair il se retrouve dans son corps.
- Il veut raconter son aventure, mais personne ne le croit.
- Il se rend compte que son échelle de valeurs a changé. Les détails de sa vie comptent désormais davantage que les grandes lignes, et les relations avec les autres deviennent prioritaires par rapport à des détails insignifiants. En un mot, l’experiencer devient un être plus spirituel.
- Il n’a plus peur de la mort, persuadé dorénavant de posséder une âme immortelle.
- Chaque fois qu’une vérification a été possible, en particulier lors de la cinquième étape, le réanimateur assure que les récits se sont avérés exacts.
En s’appuyant sur de nombreux témoignages et des récits édifiants, on relève l’universalité du lien que nous entretenons avec l’invisible. Un lien intime, parfois poétique et qui prend bien des formes. Intuitions, rêves prémonitoires, synchronicités, dialogue avec un ange gardien ou une présence protectrice… Les chemins vers la prescience d’un ailleurs, d’une possible proximité avec l’au-delà, sont innombrables.
Au cours de cette exploration unique, il apparaît clairement que le sentiment de pouvoir compter sur d’autres forces que la sienne est partagé, fondamental et naturel.
*
* *
A tous les croyants, je leur souhaite de joyeuses Pâques, la plus importante fête des chrétiens et des juifs. Après la mort du Christ, on assiste à sa résurrection.
(…) vous leur répondrez (à vos fils) : « C’est le sacrifice de la pâque en l’honneur de Yahvé, qui a passé devant les maisons des fils d’Israël, en Egypte, lorsqu’il a frappé l’Egypte, tandis qu’il épargnait nos maisons.»
BIBLE Jérusalem), Exode, XII, 27.
Le Seigneur passera pendant la nuit et tuera tous les premiers nés égyptiens. Saura-t-il discerner les enfants d’Israël ? Oui, car chaque famille aura, la veille au soir, immolé un agneau ; prête au départ, en tenue de voyage, ayant renoncé au pain levé des villes, elle attendra. Sur la porte elle aura inscrit un signe avec le sang de cette victime qui, semblable au bélier d’Abraham, rachète la vie des enfants de Dieu (…) La Pâque est née, la fête du « passage » ; Israël la commémorera d’année en année, au souvenir de la nuit où la puissance de mort « passa outre » et contraignit la force brutale à laisser agir Dieu.
DANIEL-ROPS, le Peuple de la Bible, II, 1.
Pâques est une fête chaleureuse et joyeuse, un beau symbole de renouveau et de renaissance. C’est le moment idéal pour se retrouver en famille ou entre amis, profiter ensemble de l’arrivée du printemps et partager des instants simples mais précieux. À cette période de l’année, on ressent pleinement le réveil de la nature après l’hiver : les jardins refleurissent, les oiseaux chantent à nouveau, et tout semble reprendre vie autour de nous.