Le pape appelle à la conversion écologique sous forme d’une encyclique.

Le mot vient du grec kuklos qui désigne le cercle. Une encyclique, n’est cependant pas destinée à un petit cercle d’initiés ; au contraire, c’est un texte (une circulaire si on veut garder l’idée) adressé à la terre entière. Le pape a choisi d’aborder un sujet à propos duquel il estime que la planète ne tournant plus complètement rond – nécessite qu’on rappelle la ligne.

Deux grands axes parcourent cette encyclique du pape François sur l’écologie, intitulée Laudato si – « Loué sois-tu, mon Seigneur », premières paroles de l’hymne à la création de saint François d’Assise.

Le premier axe sous-tend toute l’architecture de ce long texte de 191 pages. Pour le saint Père, le diagnostic et les mesures à prendre pour affronter le défi écologique planétaire ne sont pas d’abord d’ordre technique, mais essentiellement sociales. Car, martèle t-il, à de multiples reprises, tout se tient. La crise écologique est une crise sociale dont les plus pauvres paient le prix fort.

La seconde conviction qui traverse ce grand texte, adressé non seulement aux croyants, mais à tous les habitants de la Terre, qu’il appelle « la casa comune », la «  maison commune », pour insister sur la responsabilité collective, exige, avant qu’il ne soit trop tard et que le manque de ressources ne provoque des guerres, une « conversione ecologica », une « conversion écologique  », qui n’est pas seulement une transformation du mode de vie, mais qui appelle à une véritable spiritualité de la création fondée sur la sobriété.

Ainsi, sera-t-il difficile d’enfermer ce texte et son auteur sous une étiquette simpliste, car son argumentation, fondée sur des séries de binômes, demande par exemple, à ceux qui défendent l’avenir de la planète de s’opposer avec le même poids à l’avortement, dont le pape rappelle qu’il est la suppression d’une vie. Ou encore à ceux qui luttent pour une égalité de tous les êtres vivants, hommes et animaux, qu’ils doivent se battre, avec la même énergie, pour l’égalité sociale entre les hommes…

Sur ce plan, le pape François, qui place l’option préférentielle pour les pauvres au centre de son pontificat, confirme dans ce texte ses critiques fondamentales de l’économie financière à court terme en plaidant pour un encadrement mondial du pouvoir économique, car il domine, selon lui, le pouvoir politique. Encadrement qui permettrait de vraies mesures concertées pour préserver la planète. Mais il se moque tout autant d’une écologie superficielle, qu’il perçoit comme une mode ou un positionnement politique mondain, et non un engagement profond au service des autres.

Le Pape veut marquer que son magistère d’évêque de Rome ne va pas sans l’apport de ses frères évêques du monde entier. En particulier ceux de pays pauvres touchés par le fléau de la pollution des ressources naturelles qu’il cite largement.

L’Église catholique a en effet prévu un gros effort de communication dans le monde entier pour lancer ce texte très attendu dans les milieux concernés.

Pour nous, adeptes des médecines naturelles, pourrions-nous espérer voir prolonger ce combat pour une écologie plus humaine, parallèlement à une écologie environnementale. Cela suppose de pouvoir disposer d’une nourriture biologique et l’absence des polluants environnementaux.

La mauvaise qualité nutritionnelle des aliments (effets pervers de l’agriculture et de l’élevage intensifs) par force de pesticides, d’engrais… qui appauvrissent les sols et donc les végétaux alimentaires; de surcroît, ces aliments se trouvent être de plus en plus antigéniques. On le sait, désormais les pesticides se retrouvent dans de nombreuses denrées alimentaires, dont les fruits et légumes, les vins et bien sûr les viandes. Se souvenir que les pesticides organo-phosphorés sont des bloqueurs de canaux potassium, mécanisme universel à l’origine de la mort du neurone !

Quant aux OGM, ce sont les pires molécules étrangères qui soient, une fois leurs pollens disséminés dans l’environnement; ils sont en effet porteurs de mutations irréversibles des gènes de toutes les espèces vivantes (végétaux, animaux, hommes) !

Le facteur limitant du progrès scientifique devrait être la raison et la conscience : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », avait prévenu Rabelais déjà au XVIe siècle ; la limite du progrès scientifique est désormais imposée par la nature, l’environnement et le trop-plein de molécules étrangères.

Voilà la science désormais à la croisée des chemins face à sa conscience. Les OGM sont pires que tout: pire que l’amiante, les pesticides, les cancers, l’Alzheimer; ils sont potentiellement et qui plus est, à l’échelle planétaire, porteurs de mutations irréversibles du génome et de dégénérescence des espèces vivantes, de toutes les espèces vivantes et ce, à perpétuité !

Dr Jean-Pierre Willem